L’historienne Franziska Rogger aborde l’histoire et l’engagement des femmes suisses pour l’égalité en politique avec un nouveau regard et sous un nouvel angle. Et c’est une réussite. Ce long parcours chaotique, les embûches et les tactiques des hommes pour contrer les femmes dans ce domaine ont fait l’objet de bien des lamentations. Franziska Rogger choisit une autre approche. Dans son livre «Gebt den Schweizerinnen ihre Geschichte!» (Donnez leur histoire aux Suissesses), elle présente le combat pour le droit de vote des femmes sous la forme d’un chemin rempli de plusieurs menus succès, néanmoins pénible et parfois usant. Elle souligne l’imagination, l’esprit combatif, le travail de persuasion et la solidarité au-delà des coutumes et des partis que recèle cette longue lutte.
Elle consacre la seconde partie de son livre à la vie de Marthe Gosteli, fondatrice des Archives sur l’histoire du mouvement féminin suisse, aujourd’hui âgée de 98 ans. Au fil de ces longues conversations avec la personne ayant certainement joué le rôle le plus important pour le droit des femmes en Suisse, se dessine l’histoire de la famille Gosteli, où le père faisait certes de la politique mais où les femmes avaient aussi leur mot à dire. La lecture est facile car Franziska Rogger est une narratrice habile qui évite volontairement le jargon et le style des historiens.
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