Élection électronique du Conseil des Suisses de l’étranger: un démarrage difficile, mais un bilan positif

Du point de vue technique, quel est le bilan de ce projet pilote d’e-voting? L’outil de vote «UniVote», développé et géré par la Haute école spécialisée bernoise, a fonctionné sans accroc. Avant et pendant l’élection, l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) a pu compter sur le soutien compétent d’Eric Dubuis, professeur d’informatique et spécialiste des votations en ligne.

Le 12 avril, la période électorale avait pourtant débuté dans une agitation dont la cause n’était en rien liée à l’outil de vote: dans son envoi d’e-mails aux personnes autorisées à voter, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) avait envoyé des codes NIP incomplets, inutilisables pour voter. L’erreur a toutefois été rapidement identifiée, et le DFAE a renvoyé sans tarder un e-mail avec les bons codes NIP. Parallèlement, sur tous les canaux disponibles, les clubs suisses locaux et l’OSE ont rapidement informé les électeurs du problème – et de sa résolution. Ainsi, L’OSE estime que si ce «faux départ» a certes été désagréable, il n’a cependant pas entraîné de conséquences graves.

Quelles premières conclusions peut-on tirer de cette expérience en vue de l’élection du CSE en 2029? Le bilan provisoire du groupe de travail «Élection directe» est le suivant: «Le système de vote a parfaitement bien fonctionné. Il constitue une solution adéquate et peu onéreuse pour les élections de 2029, qui compteront encore davantage d’électeurs.» Le groupe de travail souligne aussi l’importance de la collaboration avec le DFAE pour pouvoir atteindre les personnes autorisées à voter. Mais en 2029, les clubs et les organisations régionales, par exemple, pourraient s’investir davantage dans la présentation et la promotion des candidats, car le taux de participation présente encore «une marge de progression».

Ce taux de participation fait actuellement l’objet d’analyses plus précises. Dans plus de la moitié des pays, il s’est élevé à un peu plus de 7 %. Ce qui, de prime abord, peut paraître peu. Mais ce n’est pas l’avis de Franz Muheim (Édimbourg, GBR), membre du Comité de l’OSE: «Dans certains pays, le taux de participation a été plus élevé que lors de l’élection du Conseil national en 2023. C’est un succès.» 

Carmen Trochsler (Adelaïde, AUS), qui siège elle aussi au Comité, rappelle le point de départ: lorsque le CSE était élu par les organes des clubs – c’est-à-dire sans élection directe –, le taux de participation ne s’élevait qu’à 0,1 %. Son augmentation à 7 % représente donc «un pas de géant» (voir aussi www.revue.link/oceania).

Conclusion de Noel Frei et Andreas Feller: «Lorsqu’il est réussi, un projet pilote est toujours une étape importante vers un changement positif.» Et le duo de rêver plus loin: le succès du projet pilote favorisera peut-être même «l’introduction, dans un avenir proche, d’un outil de vote électronique fiable pour les votations nationales».

Les délégués nouvellement élus, y compris ceux des cercles électoraux qui n’ont pas eu accès à l’e-voting, se réuniront les 22 et 23 août prochains à Berne à l’assemblée constituante du CSE.

Vous trouverez les résultats électoraux de votre région dans la partie régionale de ce numéro.