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  • Éditorial

Le peintre est prêt, mais pas son sujet

18.07.2025 – Marc Lettau

Mani Matter (1936–1972) est un chansonnier suisse inoubliable, dont la notoriété dépasse les frontières de l’espace germanophone. Il fait mouche aujourd’hui encore lorsqu’il chante nos «Hemmige», ces inhibitions ou empêchements humains qui nous limitent et dont voudrions nous défaire. Mais dans la dernière strophe de la chanson, les «Hemmige» prennent une nuance positive, Mani Matter espérant que l’humanité ne se défera pas de toutes ses inhibitions face à ce qui la menace. Ce texte n’a rien perdu de son actualité.

Mani Matter «Hemmige» 

On connaît moins la chanson où Mani Matter décrit l’immense ambition d’un artiste-peintre, qui, équipé d’un pinceau et d’un chevalet, veut immortaliser sur sa toile une vache à l’orée de la forêt, et créer ainsi un chef-d’œuvre inégalé. Le voici qui peint les arbres, le ciel et le pré avec des fleurs au premier plan. Mais quand il veut s’attaquer à la vache, celle-ci a disparu. Dérobée au regard de l’artiste. Le vrai sujet du tableau reste une tache blanche indéfinissable.

Mani Matter «Chue am Waldrand» 

Cette chanson pourrait accompagner notre tentative de décrire la manière dont le coup de massue tarifaire des États-Unis frappe la Suisse. On peut très bien en dépeindre le cadre, c’est-à-dire les relations particulières – du point de vue suisse – que le pays entretient avec les États-Unis, et les accusations injustifiées – du point de vue suisse aussi – de Donald Trump. Mais le vrai sujet du tableau n’a pas encore de contours clairs et, à la clôture de la rédaction de ce numéro, on ignore encore avec quelle dureté la politique douanière des États-Unis touchera réellement la Suisse. Lisez tout de même notre article à ce sujet, car il explique pourquoi la Suisse a été aussi désemparée face aux annonces de Donald Trump concernant les droits de douane.

Tandis que dans cette querelle commerciale, le cours de la bourse suisse s’agite parfois comme un feu follet, les glaciologues s’intéressent à un sujet figé depuis la nuit des temps. Ils extraient de longues carottes de glace des glaciers, car leurs profondeurs abritent les «souvenirs» d’un passé lointain: par exemple, des traces du climat d’il y a plusieurs milliers d’années et des informations sur son évolution. Nous vous présentons le travail de ces chercheurs, qui eux aussi, il est vrai, sont désormais en proie à une certaine agitation. Car le temps leur est compté: les glaciers fondent, et avec eux les secrets glacés du passé qu’ils renferment.

MARC LETTAU, RÉDACTEUR EN CHEF

 

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