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Avec le recul des glaciers, restes humains et autres objets refont surface

07.10.2022 – SWI swissinfo.ch | Simon Bradley, Céline Stegmüller

Cet été, la fonte des glaciers suisses a révélé des secrets plus inattendus et macabres que jamais: des restes humains et des objets, dont une épave d'avion, piégés dans la glace depuis plus de 50 ans. Selon Robert Bolognesi, expert en sciences de la neige, de telles découvertes devraient se multiplier dans les années à venir.

Comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessus, dans un contexte de températures record dans les Alpes, des randonneurs ont trouvé début août des ossements humains sur le glacier de Chessjen, dans le sud du canton du Valais. Une semaine plus tôt, un autre corps avait été retrouvé sur le glacier de Stockji, près de la station de Zermatt, au nord-ouest du Cervin. Plus récemment, au début du mois de septembre, la police cantonale valaisanne a trouvé des restes humains sur le glacier de Corbassière, dans le Val de Bagnes. 

Au cours de la première semaine d'août, un guide de montagne a également découvert l'épave d'un avion qui s'était écrasé sur le glacier d'Aletsch, près des sommets de la Jungfrau et du Mönch, il y a 50 ans.

«Il y aura beaucoup plus de dépouilles qui apparaîtront à partir de maintenant que ce que nous avons vu dans le passé.»

Robert Bolognesi

expert en sciences de la neige

Un examen plus approfondi a révélé que l'épave était celle d'un petit avion Piper Cherokee qui s'était écrasé dans la région le 30 juin 1968, transportant un enseignant, un médecin-chef et son fils, tous originaires de Zurich. Les corps avaient été récupérés à l'époque, mais pas l'épave.

Les restes humains et autres objets trouvés sur les glaciers du canton du Valais sont soigneusement collectés et étudiés par la police et les experts médico-légaux à l'aide d'échantillons d'ADN, de dossiers dentaires et de techniques radiologiques. La police locale tient un registre d'environ 300 dossiers de personnes disparues depuis 1925. On pense que deux tiers d'entre elles ont disparu en montagne ou sur des glaciers.

Davantage de corps

Certains experts estiment que de plus en plus de corps et d'objets émergeront sur les glaciers, car les immenses couches de glace continuent de reculer à un rythme de plus en plus soutenu.

«Le changement climatique augmente la fonte des glaciers et accélère leur déplacement», a déclaré Robert Bolognesi, spécialiste des neiges et directeur de Meteorisk, à la télévision publique suisse, la RTS. «Les corps vont donc être dirigés plus rapidement vers le bas du glacier».

Et comme il y a de plus en plus de personnes qui font des randonnées en montagne et traversent les glaciers, les chiffres risquent d'augmenter. «Il y aura beaucoup plus de dépouilles qui apparaîtront à partir de maintenant que ce que nous avons vu dans le passé», indique Robert Bolognesi.

À mesure que les glaciers suisses s'amincissent et reculent, des objets archéologiques rares piégés dans la glace, tels que des arcs en bois du Néolithique et des pointes de flèche en quartz, émergent fréquemment. Les autorités valaisannes disposent d'un service archéologique spécial qui collecte et étudie ces découvertes.

Elles ont également développé une application pour téléphone portable - l'application Icewatcher - afin d'encourager le public à signaler tout objet inhabituel rencontré en montagne ou sur les glaciers.

Après un hiver relativement peu enneigé, les Alpes suisses ont connu une forte vague de chaleur estivale. Les scientifiques préviennent que la quasi-totalité des calottes glaciaires des Alpes suisses pourraient disparaître d'ici 2090 en raison du changement climatique. 

L'auteur | Né à Londres, Simon Bradley est un journaliste multimédia qui parle français, allemand et espagnol et travaille pour www.swissinfo.ch depuis 2006. Il couvre des questions de science, de technologie et d'innovation.

La journaliste vidéo | Céline Stegmüller a rejoint swissinfo.ch en 2018 en tant que journaliste vidéo pour le projet 'Nouvo in English', immédiatement après son diplôme à l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel. Originaire du Tessin, elle a filmé, écrit et interviewé des gens dans la Suisse entière depuis qu’elle a reçu sa première ‘carte de presse’ à l’âge de 11 ans lors d’un camp scolaire.

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