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La voix des jeunes Suisses de l’étranger

30.09.2021 – MARC LETTAU

Débats animés et formations pratiques ont émaillé le tout premier congrès des jeunes Suisses de l’étranger, montrant clairement que la participation politique les intéresse.

Bien entendu, les participants au premier congrès des jeunes Suisses de l’étranger n’auraient rien eu contre une rencontre en chair et en os: mais l’événement a pris – comme beaucoup d’autres aujourd’hui – une tournure toute virtuelle. Son format s’est toutefois révélé une aubaine, car il a permis à des jeunes des quatre coins du monde – de la France à l’Australie en passant par le Sri Lanka et le Chili – de se livrer à des échanges animés sans grever leur jeune budget de frais de voyage excessifs.

Au cœur des débats: le droit de vote à 16 ans

La participation politique était l’un des thèmes centraux du congrès du 15 juillet, organisé par le Service des jeunes de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) avec le soutien du Youth Parliament of Swiss Abroad (YPSA). Jacqueline Siffer (États-Unis), présidente de l’YPSA, a mis sur la table la question abordée dans le dernier numéro de la «Revue Suisse»: les jeunes de 16 ans sont-ils assez mûrs pour faire de la politique, autrement dit pour voter?

Cette question agite actuellement la Suisse, où le canton de Glaris a déjà introduit le droit de vote à 16 ans. Un abaissement général du droit de vote de 18 à 16 ans concernerait aussi les jeunes Suisses de l’étranger. L’idée est-elle susceptible de rassembler une majorité? L’avenir le dira.

Jacqueline Siffer a conduit les débats avec brio

Au congrès des jeunes, les discussions ont été semblables à celles qui ont lieu parmi les jeunes en Suisse: le spectre des opinions s’est avéré large. Leur grand intérêt pour la participation politique est incontestable. Les participants au congrès favorables au droit de vote à 16 ans ont avancé que les jeunes d’aujourd’hui sont actifs depuis longtemps sur le plan politique, par exemple en ce qui concerne la politique climatique. Si l’on tenait compte de leur voix, on obtiendrait une image plus complète de la société: «Souvent, les adolescents ont un autre point de vue sur les choses.» De surcroît, ils sont tout particulièrement concernés par les décisions portant sur l’avenir à long terme. En fin de compte, la maturité des jeunes de 16 ans ou de 18 ans n’est pas fondamentalement différente. Cela parle en faveur d’un abaissement de l’âge du droit de vote.

Marie Bloch juge que le congrès est une réussite

Les participants au congrès plus sceptiques ont soutenu l’argument que leur réalité quotidienne n’a pas grand-chose à voir avec celle de la Suisse. Nombre d’entre eux vivent dans des pays dans lesquels on ne vote pas régulièrement, contrairement à la Suisse et ses quatre week-ends de votation annuels. Beaucoup ne se sentent pas encore prêts pour se prononcer sur des votations complexes, évoquant un manque de maturité et le risque de se laisser influencer.

Mona-Lisa Kole éclaire les jeunes avant les votations

Voter au cas par cas

Bilan des débats contradictoires: l’abaissement de l’âge du droit de vote est une bonne option puisqu’il n’est pas obligatoire de voter en Suisse. Les jeunes s’intéressant à un sujet voteront, les autres s’abstiendront. Hypothèse lancée par l’assemblée: si l’on abaisse l’âge du droit de vote, les jeunes s’intéresseront probablement davantage aux débats politiques: «Cela les encouragerait à approfondir les questions importantes.» Reste un défi: la complexité des documents de vote. Mais cette plainte est aussi émise en Suisse par ceux qui n’ont plus 16 ans depuis longtemps.

Easyvote pour les débutants

Effectivement, les documents de vote suisses ne sont pas des modèles de clarté. Au congrès des jeunes, MonaLisa Kole est intervenue à ce sujet. Elle a présenté le projet Easyvote, qui a pour but de faciliter la participation politique des 18 à 25 ans. D’une part, Easyvote soutient les parlements suisses des jeunes. D’autre part, une brochure aux formulations très claires sera publiée sur les objets de vote avant chaque scrutin fédéral.

Melanie Oesch a jodlé pour le jeune public du congrès

Le paysage de la formation en Suisse

Lors du congrès, la directrice d’educationsuisse, Barbara Sulzer Smith, a également attiré l’attention du public sur l’offre de formation innovante, diversifiée et très perméable de la Suisse. Et les étudiants de «Junior Entreprise Genève» ont prodigué des conseils pour l’entrée dans le monde du travail. Par exemple: comment présenter une candidature parfaite pour répondre aux offres d’emploi en Suisse. Melanie Oesch, du groupe de musique folklorique «Oesch’s die Dritten», a quant à elle révélé certains secrets de l’art du jodel et, avec le concours de sa famille, a offert aux participants un bon moment de divertissement.

Marie Bloch, la responsable du Service des jeunes de l’OSE, tire un bilan extrêmement positif du congrès: «Nous avons pu approfondir nos contacts avec les jeunes et sentir leur intérêt et leur enthousiasme.» Le congrès des jeunes 2022 est d’ores et déjà en préparation.

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