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  • Connaissance

Sécheresse dans le château d’eau d’Europe

22.11.2018 – Theodora Peter

En 2018, la Suisse a connu son été le plus chaud depuis 1864. Non seulement il a fait plus chaud que durant l’été 2003, le record précédent, mais il a également été exceptionnellement sec. Les conséquences se feront sentir durablement.

Dans les montagnes suisses, cet été, le rugissement des hélicoptères de l’armée s’est fait entendre à plusieurs reprises. Les Superpumas ont acheminé plus de 500 fois de l’eau vers des fermes alpines éloignées, soit un total de plus de 1300 tonnes. Une vache laitière boit 40 à 80 litres d’eau par jour. Particulièrement dans les Alpes, les réservoirs d’eau de Suisse occidentale, orientale et centrale étaient à sec. Là où l’accès est possible, des wagons-citernes ont transporté l’eau dans les hauteurs. Sinon, les animaux ont dû être conduits plus tôt dans la vallée. Mais là aussi, la sécheresse a rendu la vie difficile aux agriculteurs. Comme l’herbe était pratiquement inexistante dans les pâturages, les vaches ont dû être nourries soit avec du foin de bétail d’hiver soit avec du fourrage. Pour de nombreux agriculteurs, le coût était trop élevé. Ils ont amené leurs animaux à l’abattoir plus tôt que prévu ou ont abattu plus de bœufs que prévu. La conséquence en a été la baisse des prix. Les produits de l’abattage des bovins ont également été mis sous pression car le Syndicat interprofessionnel Proviande a approuvé fin juin l’importation de 800 tonnes de viande de bœuf et de veau. Cela a causé le mécontentement des agriculteurs. Pour soulager le marché de la viande, Proviande a prolongé la période d’importation, qui durait normalement quatre semaines, jusqu’à la fin septembre.

La sécheresse a également affecté la récolte de céréales. Swiss Granum s’attend à une baisse sensible des volumes de blé, d’orge et de colza en 2018. Pour leur part, les producteurs de fruits ont été obligés de récolter précocement après l’arrêt de la croissance des fruits. Mais malgré tout, les pommes un peu plus petites sont d’excellente qualité, une bonne nouvelle par rapport à la récolte exceptionnellement faible de 2017, lorsque le gel du printemps a occasionné de lourdes pertes.

Les poissons meurent malgré les «zones de fraîcheur»

Le manque de précipitations a fait baisser les niveaux d’eau des rivières et des lacs et la canicule a fait monter la température de l’eau: cet été, le Rhin près de Schaffhausen a de nouveau atteint une température de plus de 27 degrés. Ce qui peut plaire aux baigneurs met en danger la vie de la faune aquatique. Par exemple, les espèces de poissons qui aiment le froid, comme l’ombre, présentent leurs premiers symptômes de stress à partir de 23 degrés seulement. Après la disparition de près de 95 % des d’ombre au cours de l’été 2003, des «zones de fraîcheur» ont été déblayées cette année dans plusieurs bras du Rhin, où les poissons devaient trouver refuge dans les eaux plus froides et plus profondes. Néanmoins, en août, la mortalité des poissons a augmenté dans le Rhin. En plus des ombres, de nombreuses truites sont également mortes. Dans d’autres régions, des ruisseaux et des rivières à sec ont été vidés et les poissons ont été relâchés dans des eaux plus abondantes.

En raison de la sécheresse, plusieurs cantons ont demandé à la population d’économiser l’eau. Cependant, aucune pénurie d’eau majeure et généralisée n’a été à déplorer au cours de l’été. En tant que «château d’eau de l’Europe», la Suisse dispose de grandes réserves d’eau. Selon l’Office fédéral de l’environnement, 80 % de l’eau potable en Suisse provient des eaux souterraines. Celles-ci ne réagissent à la sécheresse qu’avec un retard pouvant aller jusqu’à plusieurs mois.

Le retrait des glaciers se poursuit

Les températures élevées ont également fait fondre davantage les glaciers des Alpes en 2018. La sécheresse est venue se greffer au problème. En effet, les précipitations, qui peuvent tomber sous forme de neige à grande altitude, peuvent aider à protéger les glaciers d’une accélération de la fonte grâce à une couche de neige. En revanche, selon les chercheurs, pour les glaciers plus petits et plus profonds, toute forme d’aide arrive trop tard. En raison du réchauffement de la planète, 80 pour cent de la masse de glace aura probablement disparu d’ici à 2100. La protection du climat pourrait au moins sauver les grands glaciers d’une disparition totale.

Theodora Peter est journaliste indépendante à Berne

Image: Une situation courante au cours de l’été 2018: les hélicoptères de l’armée approvisionnent en eau les vaches dans les montagnes – ici l’alpage Oberbätruns près de Schänis. Photo: Keystone

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Commentaires :

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    Ernst Ruetimann, Trang 11.12.2018 à 08:44
    Dafür wird vielleicht das Doppelte an Nass (Regen, Schnee) diesen Winter runterkommen!
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    Laurent Matthey-Doret 25.11.2018 à 16:52
    Ach! Mon cher, cher pays! Tu vas manquer á mes enfants! Quelle tragedie! Lmd.
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  • user
    Gandar Isabelle 24.11.2018 à 12:15
    Ombre ou omble?
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    Bertiz Benhamid 23.11.2018 à 23:17
    Geoengineering and Weather Modification Exposed.
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    Jean-Pierre 23.11.2018 à 15:45
    Richtig, die blauen Zwerge wüten weiterhin ungestört...
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    Karl Louis 23.11.2018 à 07:57
    Es soll ja tatsächlich angeblich wichtige Leute geben, z.B. im Weissen Haus, die den Klimawandel als Hirngespinst einiger Wissenschaftler abtun wollen.
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