Seuls les initiés connaissent le fonctionnement des Forces aériennes suisses. Ce n’est que suite à des pannes, des accidents ou des scandales, que quelques informations filtrent parfois. Un culte du secret qui n’est peut-être pas sans lien avec le non du peuple suisse à l’achat de nouveaux avions de combat, le 18 mai. Margrit Sprecher, journaliste pour des médias suisses et étrangers, a eu l’occasion de suivre des pilotes militaires en formation pendant quelques années. De ces rencontres est né un livre intitulé «Unsere Kampf-Piloten» (Nos pilotes de chasse), incursion dans un monde fermé vivant avec ses propres idées, rituels et règles, et où l’on entend affirmer de manière récurrente: «Voler, ça déchire.» La troupe d’aviation n’a, semble-t-il, pas de place pour des individus présentant des aspérités. La norme est omniprésente: dans la formation, le grade militaire, la taille et le vocabulaire. Margrit Sprecher réalise une sorte de collage en dix images dont la lecture nous fait passer du rire à l’étonnement et, parfois, simplement secouer la tête.
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