Concept pour un mémorial remis au Conseil fédéral

L'Organisation des Suisses de l'étranger, SwissCommunity, en collaboration avec l’Amitié Judéo-Chrétienne en Suisse, la Fédération suisse des communautés israélites et des représentants du monde universitaire (Université de Bâle, Archives d'histoire contemporaine de l'ETH Zurich), a élaboré un concept pour la création d’un mémorial officiel suisse pour toutes les victimes du national-socialisme. Cette proposition, soutenue par quelque 30 organisations et 150 signataires de renom, a été soumise au Conseil fédéral le 25 mai 2021.

Le but de cette initiative : créer à Berne un lieu innovant de mémoire, de transmission et de mise en réseau. Cette combinaison de mémoire et de transmission est pour la Suisse quelque chose d’inédit et vise à inciter les générations futures à entamer une réflexion sur les dangers de la discrimination, sur la protection des droits de l’homme et sur l’importance de la démocratie.

Plus de 1 000 personnes ayant un lien avec la Suisse ont connu les horreurs des camps de concentration. Des recherches récentes montrent que plus de 200 d'entre eux y ont perdu la vie. Or plus le temps passe, moins il y a de témoins pour raconter les atrocités du national-socialisme. « Il est donc d'autant plus important que 75 ans après la fin de la guerre, un lieu de mémoire et de réflexion voit enfin le jour en Suisse pour se rappeler ce que sont l’exclusion et la discrimination », explique Remo Gysin, président de l'OSE.

Depuis 2018, l'OSE s'engage en faveur d'un mémorial pour les victimes suisses de l'Holocauste. Avec le dépôt de deux motions parlementaires le 15 mars 2021, une étape politique importante a été franchie vers la création d’un tel mémorial. Cette étape a été suivie par l'élaboration d'un concept qui, sous la devise « rappeler, transmettre, relier », combine un mémorial national et un programme éducatif.

Le 8 juin, le Conseil des États a décidé de soutenir une motion parlementaire qui appelle à la réalisation d’un mémorial pour les victimes du national-socialisme. Il s’agit là d’un signal fort et d’une première étape importante en vue de la création d’un lieu de mémoire national.