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  • En profondeur

Relations Suisse-Chine: profits et fâcheries

01.04.2022 – Eveline Rutz

La Suisse et la Chine entretiennent des relations bilatérales depuis 1950 déjà. Mais les rapports entre le petit État démocratique et la grande puissance communiste sont parfois compliqués. Et ils le seront certainement plus encore à l’avenir. Car dans le sillage du durcissement des relations internationales, on attend de la Suisse qu’elle se positionne plus clairement.

La Chine a réagi par retour de courrier: la Suisse n’a pas à s’immiscer dans les affaires intérieures du pays, écrit Wang Shiting, l’ambassadeur chinois à Berne, en mars 2021. Il évoque des «accusations infondées» et des «fake news». Quelques jours auparavant, le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis a présenté la future «Stratégie Chine» du Conseil fédéral et a soulevé la question des droits humains et du traitement des minorités par le régime chinois. Le ministre a parlé un langage inhabituellement clair, en épinglant par exemple des «tendances de plus en plus autoritaires». Aussitôt, Wang Shiting a publiquement accusé certains Suisses d’attiser la confrontation idéologique: «Cela n’aide pas au développement de nos relations.»

Un rapprochement précoce

Les contacts entre la Suisse et la Chine ont une longue histoire. Ils sont complexes et compliqués. La Suisse fut l’un des premiers États occidentaux à reconnaître la République populaire maoïste en 1950. Depuis les années 1980, elle entretient de vastes échanges bilatéraux avec Pékin. En outre, depuis plus de 30 ans, elle soutient des projets servant au transfert de connaissances et de technologies. Aujourd’hui, ceux-ci englobent notamment des projets d’aide au développement, qui ont pour but d’aider la Chine à lutter contre le réchauffement climatique. Enfin, depuis 1991, il existe un dialogue sur les droits humains, dans le cadre duquel les ministres des affaires étrangères des deux pays discutent chaque année de la situation des droits humains en Chine. La Suisse officielle partageant le point de vue critique des autres pays sur la situation précaire des Ouïgours au Xinjiang, ce dialogue est cependant à l’arrêt depuis 2019.

Un des principaux pays d’exportation

Les relations économiques ont depuis toujours une importance particulière. L’exemple du constructeur lucernois d’ascenseurs et d’escalators Schindler illustre bien le rapprochement économique précoce entre les deux pays. Schindler est en effet la première entreprise industrielle occidentale à avoir conclu une joint-venture avec les Chinois. Aujourd’hui, elle possède six filiales en Chine, profite du boom de la construction dans les métropoles chinoises et participe à de nombreux chantiers prestigieux. Actuellement, la Chine est le troisième marché d’exportation de la Suisse après l’Allemagne et les États-Unis. La Suisse est le premier pays d’Europe continentale à avoir signé un accord de libre-échange avec la superpuissance asiatique. Entré en vigueur en 2014, il lui assure des avantages concurrentiels: les entreprises profitent d’un accès au marché facilité; elles exportent sans droits de douane ou à des tarifs réduits.

Le constructeur lucernois d’ascenseurs Schindler est la première entreprise industrielle occidentale à avoir conclu une joint-venture avec les Chinois en 1980. Il profite aujourd’hui du boom de la construction dans les métropoles chinoises. Photo iStock

Comment la Suisse profite à la Chine

Les deux pays sont fiers du côté pionnier de leurs contacts bilatéraux. La Suisse officielle considère que son rôle est de bâtir des ponts. Elle mise sur un dialogue «constructif et critique» et se montre réticente à prononcer des critiques ou des sanctions. Elle souhaite apporter des améliorations en collaborant avec la Chine. Pour le gouvernement chinois, ces multiples coopérations sont intéressantes sur le plan politique: il voit dans ce petit État neutre une passerelle vers l’Europe.

Les deux pays ont des échanges réguliers au plus haut niveau politique. Toutefois, des couacs se sont déjà produits plusieurs fois. Nombreux sont les Suisses à se souvenir de la visite de Jiang Zemin en 1999. Furieux de voir des Tibétains manifester en ville de Berne – et exercer ainsi, comme c’est souvent le cas en Suisse, un de leurs droits démocratiques – , le chef d’État chinois fait attendre le gouvernement suisse et, visiblement irrité, écourte la réception officielle. Quand la présidente de la Confédération d’alors, Ruth Dreifuss, aborde un peu plus tard la question des droits humains, la situation se dégrade encore. En fin de compte, Jiang Zemin déclare: «Vous avez perdu un ami»

Le régime contrôle son image

Ce type de fausses notes ne s’observe pas seulement en politique. Certaines acquisitions d’entreprises et d’immeubles, mais aussi certains investissements chinois dans le football suisse, font grincer des dents en Suisse. Comme nulle autre puissance étatique ou presque, le Parti communiste chinois (PCC) tente de contrôler la manière dont il est perçu à l’étranger. En Suisse aussi, il surveille systématiquement et sans ménager ses efforts la façon dont on parle de la République populaire dans la diaspora, les instituts de formation, les cercles économiques, et même sur la scène culturelle. Des représentants du PCC participent à des manifestations publiques. Ils ne sont pas passés inaperçus lors d’un événement organisé par l’université de Zurich, brandissant leur caméra au moment où des questions, de leur point de vue malvenues, ont été posées.

«L’autocensure est une question qui se pose à tous les chercheurs travaillant sur le terrain de régimes autoritaires.»

Ralph Weber

Professeur à l’Institut européen de l’université de Bâle

L’ambassade chinoise à Berne est notamment intervenue quand des étudiants de la Haute école d’art de Zurich ont réalisé un film sur les révoltes à Hongkong. En 2021, le cas d’un doctorant de l’université de Saint-Gall (HSG) a fait couler beaucoup d’encre. Celui-ci avait critiqué le gouvernement chinois sur Twitter, à la suite de quoi sa professeure avait pris ses distances avec lui. Sa demande de réimmatriculation à la HSG, après un séjour dans une université chinoise, a été refusée. À l’issue de ce conflit, et après trois ans de travaux de recherche, il a dû changer de voie professionnelle. La HSG, qui entretient des contacts avec des hautes écoles en Chine par des programmes d’échanges et des projets de formation et de recherche, a entre-temps annoncé qu’elle se pencherait sur des dangers tels que le transfert de connaissances incontrôlé ou l’autocensure.

Autocensure dans la recherche

Ralph Weber, professeur à l’Institut européen de l’université de Bâle, replace ces événements dans un contexte plus large. Il parle d’un problème structurel, qui concerne de nombreuses écoles supérieures en Europe. «L’autocensure est une question qui se pose à tous les chercheurs travaillant sur le terrain de régimes autoritaires.» L’attitude de la Chine pose problème aux écoles, mais aussi aux entreprises et à la sphère politique. Le politologue a analysé la manière dont le gouvernement chinois use de son influence en Suisse. «Ses efforts dans ce sens sont systématiques», note-t-il. Selon Ralph Weber, l’État-parti chinois possède un réseau difficile à cerner d’associations et d’organisations qui s’associent avec des acteurs locaux. «Il tente ainsi de faire entrer ses messages dans nos têtes.»

Le célèbre artiste dissident Ai Weiwei ne possède plus de compte auprès de Crédit Suisse. Certains avancent que la grande banque ne voulait pas fâcher le régime chinois. Photo Keystone

Quiconque fait des affaires en Chine à affaire au PCC. Dans quelle mesure faut-il lui complaire? La question a fait débat l’an dernier, quand la banque Crédit Suisse a résilié le compte d’Ai Weiwei, artiste critique envers le régime chinois. La banque a affirmé l’avoir fait en raison de l’absence de certains papiers. Les voix critiques avancent toutefois que Crédit Suisse, qui souhaitait renforcer sa position sur le marché asiatique, avait surtout à cœur de ne pas fâcher les autorités chinoises.

Des espoirs déçus

Les échanges bilatéraux avec l’empire du Milieu constituent depuis toujours un exercice d’équilibrisme. Des partis de gauche et des organisations de la société civile refusent de collaborer avec un régime qui «opprime les minorités». Ils condamnent depuis des années les agissements de l’État au parti unique contre les libres-penseurs, les Tibétains, les Ouïgours et les habitants de Hongkong. Ces critiques, et l’appel à adopter une attitude plus dure vis-à-vis de la Chine, ont pris de l’ampleur récemment. Aux Chambres fédérales, les initiatives dans ce sens se sont multipliées.

Photo de couverture: le caricaturiste Max Spring dessine pour la «Revue Suisse»

À l’automne, le Parlement s’est demandé s’il fallait compléter l’accord de libre-échange par un chapitre sur les droits humains et sociaux. «Hélas, l’espoir de voir dans le sillage de l’ouverture économique des progrès advenir sur le terrain de la démocratie et des droits humains a été déçu», a déclaré le conseiller national vert’libéral Roland Fischer (LU), soulignant que les années de dialogue sur les droits humains ont eu peu d’impact. Le conseiller fédéral Guy Parmelin a rétorqué qu’il serait contre-productif d’exiger des clauses contraignantes. «Nous bloquerions ainsi la situation, a-t-il averti, et fermerions les portes du dialogue avec la Chine sur toutes ces questions importantes.»

Pragmatisme ou opportunisme?

«La Suisse entend bâtir des ponts, exploiter les opportunités et aborder les problèmes ouvertement», lit-on dans la nouvelle stratégie du Conseil fédéral. Celui-ci souhaite donner ainsi un cadre clair aux nombreux types de liens que la Suisse entretient avec la Chine. Il continue de miser sur une politique chinoise indépendante et souligne sa neutralité. En même temps, il veut s’engager «en faveur de l’intégration de la Chine dans l’ordre international libéral et dans la gestion des défis mondiaux». Le problème est que «sur ce point, cette stratégie est ambivalente», relève Ralph Weber, car on ignore comment la Suisse entend concrètement la mettre en œuvre. Cette ambiguïté, dit le politologue, la Suisse la porte en elle depuis des décennies, à savoir «depuis qu’elle a décidé, pour des raisons absolument compréhensibles, de collaborer avec un régime autoritaire tout en voulant rester fidèle à ses valeurs». La Suisse, poursuit-il, a opté pour une voie pragmatique, qui peut également être vue comme de l’opportunisme.

La voie suisse sous pression

En effet, il est de plus en plus ardu pour la Suisse de justifier sa neutralité. La guerre d’influence mondiale menée par la Chine suscite des réactions de rejet dans le monde entier. Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont nettement durci leur rhétorique et ourdi une guerre commerciale contre la Chine. Joe Biden semble plus modéré, mais il suit une stratégie tout aussi claire. En novembre 2021, il a mis en garde le chef d’État chinois Xi Jinping contre une confrontation. La concurrence économique ne doit pas dégénérer en conflit, a déclaré le président américain lors d’une rencontre virtuelle, arguant que tous les pays doivent s’en tenir aux mêmes règles du jeu.

L’an dernier, l’UE a prononcé des sanctions contre des responsables chinois, protestant ainsi contre les «arrestations arbitraires» de Ouïgours au Xinjiang. Pékin a aussitôt réagi en prenant des mesures contre des parlementaires et des scientifiques européens. Le régime chinois a aussi adopté des contre-sanctions quand des critiques ont été émises sur sa gestion de la pandémie. Il a par exemple restreint le commerce avec l’Australie après que celle-ci a soutenu des demandes visant à enquêter sur les origines du coronavirus. Dans son Rapport de situation 2020, le Service de renseignement de la Confédération (SRC) note qu’au niveau mondial, la Chine est devenue un facteur de tensions au moins depuis le début de la pandémie et que l’image internationale de la Chine a souffert. Dans son analyse, le SRC évoque également le danger des cyberattaques et des activités chinoises d’espionnage. Ces dernières représentent, écrit-il, «une menace importante pour la Suisse». Cela montre pourquoi la neutralité suisse vis-à-vis de la Chine touche de plus en plus à ses limites.

«En 2008 déjà, les Jeux olympiques d’été ont montré que sans pression internationale vigoureuse, la République populaire de Chine n’arrêtera pas d’opprimer ses minorités.»

Christoph Wiedmer

Directeur de la Société pour les peuples menacés

Débat sur un boycott diplomatique

L’attitude de la Suisse a de nouveau donné matière à discussion avant les Jeux olympiques d’hiver, quand les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et l’Australie ont opté pour un boycott diplomatique, suivis par plusieurs États européens. Le conseiller national zurichois Fabian Molina (PS) a fait valoir qu’on ne peut pas applaudir les compétitions sportives sans se soucier des droits humains en Chine. «Il n’y a pas lieu de faire la fête dans un pays où sont sans cesse commis des crimes contre l’humanité.» D’après lui, la Confédération devait plutôt donner un signal fort et renoncer à envoyer une délégation officielle.

Christoph Wiedmer, directeur de la Société pour les peuples menacés, s’est également prononcé en faveur du boycott. Pour obtenir des améliorations, il faut faire preuve de fermeté, a-t-il déclaré. «Les violations des droits humains au Tibet et au Xinjiang ont pris des proportions choquantes. En 2008 déjà, les Jeux olympiques d’été ont montré que sans pression internationale vigoureuse, la République populaire de Chine n’arrêtera pas d’opprimer ses minorités.»

Le Conseil fédéral a tardé à répondre à ces sollicitations. Finalement, il a communiqué qu’il serait «convenable» qu’un représentant du gouvernement se rende à la cérémonie d’ouverture à Pékin. Il s’est toutefois laissé une certaine marge de manœuvre en se référant à la pandémie. Son porteparole a déclaré: «Si la situation sanitaire requiert la présence en Suisse de tous les conseillers fédéraux, le voyage sera annulé». À la fin de janvier, il a décidé de ne pas prendre part aux festivités.

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    Maria Romão / PT 22.04.2022 At 11:19

    La neutralité suisse qui s'est instaurée depuis la 2e guerre mondiale est-elle encore possible aujourd'hui ? Le monde et ses conditions politiques et économiques ont changé. La pression d'appartenir à un côté contre l'autre est énorme. La Chine est intéressée à atteindre sa suprématie économique afin de pouvoir utiliser ce pouvoir et exercer une pression politique sur les pays avec lesquels elle entretient des relations commerciales. Telles sont les relations amicales de la Chine. Le gouvernement chinois considère les droits de l'homme comme une menace existentielle. Mais c'est votre réaction qui pourrait constituer une ménace existentielle pour les droits des personnes dans le monde. Cependant, ne soyons pas naïfs, la soi-disant neutralité suisse a toujours eu son côté opportuniste, jusqu'à aujourd'hui.



    Ist die seit dem Zweiten Weltkrieg eingetretene schweizerische Neutralität heute noch möglich? Die Welt und ihre politischen und wirtschaftlichen Bedingungen haben sich verändert. Der Druck, der einen gegen die andere Seite anzugehören, ist enorm. China ist daran interessiert, seine wirtschaftliche Vormachtstellung zu erlangen, um diese Macht nutzen und politischen Druck auf die Länder ausüben zu können, mit denen es Handelsbeziehungen unterhält. So sind Chinas freundschaftliche Beziehungen. Chinas Regierung sieht die Menschenrechte als existenzielle Bedrohung an. Aber es ist Ihre Reaktion, die eine existenzielle Bedrohung für die Rechte von Menschen auf der ganzen Welt darstellen könnte. Doch seien wir nicht naiv, die sogenannte schweizerische Neutralität hatte immer auch ihre opportunistische Seite, bis heute.

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    Johny Girod, Vauvert, France 10.04.2022 At 17:44

    Le problème de l'occident, c'est de croire que le monde entier envie sa manière de vivre et son indépendance. Chaque continents, chaque régions ont leurs culture. C'est le problème humain de croire qu'il est supérieur aux autres, et c'est lui qui a le savoir. Est-ce que la démocratie est la meilleures solution? pas obligatoirement, certaine personnes ne comprennent pas la discussion et ne comprennent que la force. D'autres s'insurgent contre la violence et ne passent que par la discussion pour persuader la personne en face qui n'en a rien à faire. Les droits de l'homme d'une région à l'autre varient énormément. Ce qui peut choquer certaine personne, peux être tout à fait normal pour d'autre.

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    Arye-Isaac Ophir, Israel 08.04.2022 At 09:59

    Was die Chinesen an der Wirtschaftsbeziehung mit der Schweiz irritiert, sind die für sie offenbar unverständlichen Stolpersteine Namens Menschenrechte. Was mich irritiert, dass hier im Forum der Diskussion so manch jemand die Gelegenheit benutzt, mittels sogenannter Vergleichsdaten von anderswo, Vermiesung Anderer, das Thema China in dieser Kernfrage zu beschönigen, sauber zu waschen. Das ist unverantwortlich!

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    Luis Arizcorreta, Denia, España 07.04.2022 At 19:06

    El tema es muy importante, pues estamos ya en una guerra comercial, entre China y USA. Europa , en el medio está "presionada" y se va debilitando sin prisas, pero sin pausas. Ahora bien Suiza (la isla)a su vez también va siendo presionada por la EU. y, nuestra tradición de neutralidad está cada vez más difícil, una muestra de ello es la actual guerra en Ucrania, allí se perdió la neutralidad, tal vez para siempre ? Posiblemente en el futuro Suiza va a tener que decidirse entre China o USA.

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    Jing Li, Geneva, Switzerland 07.04.2022 At 18:27

    I'm very disappointed about Swiss media's naiveness. Have you done field research on the so-called "China's human rights situation and oppression of China's minority"? I have grown up in China's west region where is neibour of Tibet and Xinjiang Uyghur. I saw the contrary. I have witnessed the Chinese government minority policies which gives favorite regulations and concrete financial, legal and social support and aids for the development of minority regions. For example, minority students obtained a much lower grades during China's national exams than Han majority students, they still can go China's top universities; China's rich east provinces provide financial, know how, technology and human capital to help development of Tibet and Xinjiang. I have frequently visited China's minority regions and saw the happiness of local people. I believe that Swiss politicians and media have never done any field research just simply believed American CNN and British BBC' s made-up stories about Tibet, Xinjiang Uyghur and Hong Kong.



    I have lived in Geneva for 34 years and have worked in Geneva's NGO sector and corporate sector. I saw Western media's ignorance and prejudice on China. The American-led major media which were copied by the European media have completely manipulated western public who were misinformed about China. Having experienced Swiss and European democracy, I can say China's democracy is real PEOPLE's democracy. Because the democracy can not be simply judged by multi-parties system or one party system. I saw the USA two parties political régime has destroyed future of America. The two parties fight for their victory of election at the expenses of American people (of course, majority of American public are completely misled by American media). Look at American minority problem, look at American high inflation and high national debt (the USA government just irresponsibly printed more money, exported inflation to the whole world).



    I doubt Switzerland can play the role of bridge between China and the West, unless the Swiss politicians can adopt a more objective view on China. Swiss politicians need to know the Western value is not the universal value. The Chinese traditional value have great influence on the Chinese people and political thought of the Chinese government which is much more wise than western value. This article's author talked about because "China didn't play the same rule of game of the West", this caused the tension between China and the West. My question is that why China should play the same rule? Does this rule set by the American-led West is fair to the developing countries of the third world? Does American-led international political, economic and financial order is fair to China, to muslin world, to Africa and to Russia? With the Western politicians' ignorance and prejudice, I foresee the decline of West in a decade. I sincerely hope that Swiss politicians can truly adopt the neutrality and maintain a wise strategy vis-à-vis China's challenge to the hegemony of USA in the world geopolitics.

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    Johanna Hayne, Londres, Grande Bretagne 07.04.2022 At 15:26

    Il n'y a point d'<amitié> avec la Chine. La <rélation> avec eux, c'est entièrement une question d'utilité pour les Chinois; il ne sont pas du tout intéressés par l'écoute, par les échanges sincères, à une évolution de leur système ou leur culture; simplement au pouvoir. On se trompe, dangereusement, si l'on imagine le contraire.

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    Önder Erdoğan, Çorum, Türkei 07.04.2022 At 14:18

    Der Krieg zwischen Russland und der Ukraine hat uns gezeigt,dass die Welt nie wieder dieselbe sein wird, also muss jeder Land eine Alternative haben. Die Abhängigkeit von einem Land funktioniert kurzfristig, verliert langfristig (es sollte sich entsprechend positionieren).

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    Jocelyne Maire, Espagne 06.04.2022 At 21:28

    Si la Chine est condamnable pour se actes répétés contre les Droits Humains, la Suisse l'est aussi. Mais ne me faites pas dire ce que je ne veux pas dire...la Chine est tout à fait condamnable pour sa politique contraire aux Droits de l'Homme.


    Cependant, il est tout à fait regrettable que la Suisse prenne part à une politique derrière les USA, qui veut donner des leçons aux chinois...et au monde entier d'ailleurs, quand chez elle, sur son propre territoire, elle ne respecte pas les Droits de l'Homme les plus élémentaires et est aussi pointée du doigt par la communauté internationale :


    Elle n'a toujours pas respecté son devoir (pourtant écrit dans la loi) pour le développement d'une politique de respect envers les gens du voyage suisses. Elle n'a toujours pas mis à disposition pour les gens du voyage, suffisamment de terrains dignes de ce nom, c'est-à-dire emménagés et vivables (et non pas quelques terrains insuffisants coincés dans des bretelles d'autoroutes sans toilettes ni infrastructures pour les déchets, comme à Villeneuve par exemple). Ils représentent tout de même 35.000 suisses qui payent leurs impôts. La Suisse est régulièrement rappelée à l'ordre et notamment par Humanrights.


    La Suisse se fait régulièrement taper sur les doigts par l'ONU elle-même, quant à sa politique répressive et violente envers les demandeurs d'asile, parce que l'asile, il faut le répéter, n'est pour ainsi dire JAMAIS reconnu en Suisse. L'asile est octroyé et reconnu dans une politique tout à fait élitiste et injuste. Pire, sa politique actuelle augmente les dérapages graves et violents envers les demandeurs d'asile par la privatisation de ses centres d'accueil, souvent isolés et donc loin du regard. Les cas de violations graves des Droits Humains sont devenus courants dans ce milieu et qui poussent les personnes jusqu’au suicide.


    L'ONU soupçonne (justement) la Suisse de mettre en danger l'enfance avec handicap par sa politique et la structure de ses établissements qui ne les protègent pas. 


    En effet, en raison de sa politique de coupe radicale dans le domaine sanitaire et sociale, la Suisse s'expose à de grave abus dans l'accompagnement des personnes avec handicaps.


    Parlons également du droit au logement, totalement bafoué par la Suisse avec sa politique envers le logement en général, le peu de protection qu'à le locataire dans une situation sociale précaire. Le système de marché libre et très agressif du système immobilier rend les logements de plus en plus inaccessibles aux plus démunis comme les femmes seules avec enfants ou les personnes à faible revenu. La Suisse n'aime pas ses pauvres.


    Et je n'entre même pas dans le sujet délicat des garderies pour enfants...inaccessibles et tellement insuffisantes que ça en devient une honte !


    La honte aussi à ses congés de paternité ! La Suisse est à la queue de l'Europe et largement !


    On ne parle pas non plus de sa politique désastreuse en matière de retraite de ses aînés. Combien de milliers de suisses doivent-ils aller vivre à l'étranger parce que leur retraite ne suffit pas à les nourrir en Suisse ? La Suisse exporte ainsi son problème social par rapport aux retraités et s'en lave les mains.


    Ce sont les exemples que je connais de près, mais il y en a certainement d'autres, et je ne considère ni la Suisse, ni les USA ni les autres pays avoir le droit de donner des leçons aux autres comme ils semblent se donner le droit avec une arrogance toute occidentale.


    Balayons devant notre porte et que la Suisse ose se remettre en question elle-même !


    -------


    http://revue.link/yeniche


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      Arye-Isaac Ophir, Israel 07.04.2022 At 12:54

      Im Namen einer gesunden Gerechtigkeitsbeurteilung kann ich nur hoffen, dass Sie die Menschenrechtsverbrechen in der Schweiz mit denen in China weder in Ausmass noch Charakter auf ein und die selbe Ebene stellen.

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    Adnane Ben Chaabane, Tunis 06.04.2022 At 17:24

    Je condamne danvatage l'hypocrésie planétaire que sa complaisance ! Business as usual ... le leitmotive de tous et toutes

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    Pâris Faini, Santiago, Chile 06.04.2022 At 16:38

    Why, with the same area as Europe, and the United States, is China the country with the most indigenous peoples in the world, with 106 million people?


    What happened to the indigenous peoples of the United States, of whom there are only 5 million left, and of Europe, of whom there are still 72,675 Sami?


    And how many indigenous peoples have Europeans wiped out outside their borders?


    This may be one reason why China doesn't like to be moralized by Europeans and Americans



    Pourquoi, avec la même superficie que l'Europe, et que les États-Unis, la Chine est-elle le pays qui héberge le plus de peuples autochtones au monde, avec 106 millions de personnes ?


    Qu'est-il arrivé aux peuples autochtones états-uniens, dont il ne reste que 5 millions, et européens, dont il reste tout de même 72 675 samis ?


    Et combien de peuples autochtones les européens ont-ils anéantis en dehors de leurs frontières ?


    Voilà peut-être une raison pour laquelle la Chine n'aime pas se faire moralisée par l'occident.



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      Arye-Isaac Ophir, Israel 07.04.2022 At 15:42

      Ja, China hat allen guten historischen Grund, dem Westen gegenüber skeptisch zu sein. Aber diese berechtigte Skepsis ist in meinen Augen kein Grund, die Dinge, die in China heute intern passieren, nicht beim Namen zu nennen. Und das Schlechte als Vergleichswert mit Anderen macht es für die Opfer ganz sicher nicht leichter, meine ich.

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    Edward Wechner, Minnamurra, Australia 06.04.2022 At 08:19

    I wish Switzerland will be more objective than Australia in judging China. We must not forget that some 500 innocent civilians were butchered to death in Xinjiang by criminals who have a written document that demands them to do so. China has not only the right, but also the duty to protect its citizens from this evil organisation. In Australia we have the same problem but at a smaller scale. In Australia we build specialised Supermax Prisons to detain these criminals, and nobody has a problem with that. But when China does the same thing, then we call them Concentration Camps, designed to commit genocide. And our evidence of this so called genocide is the account of a dissident Uyghur criminal who just came back from a Jihadist Training Camp in Egypt. His account has more weight in our government and our media than the most extensive study carried out by the Harvard University. Some of our politicians already hear the drums of war beating again, to a very familiar tune. Not long ago we have murdered nearly a million people in Iraq on the basis of exactly the same evidence, the account of a dissident Iraqi criminal. I pride myself of my Swiss Citizenship and trust that Switzerland will continue to play an influential roll in stopping the world from descending down a spiral of never-ending violence.

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    Hans J. Roth, Bangkok 05.04.2022 At 12:31

    Besten Dank für diesen umfassenden Artikel, der die Lage in etwa zusammenfasst, zumindest, was die schweizerische Sicht anbelangt. Was an der ganzen Diskussion leider fehlt, ist der strategische Hintergrund, den weder West noch Ost wirklich bearbeitet haben. Dies zeigt sich beispielsweise an der Frage der Menschenrechte. Sie sind bisher einseitig westlich erarbeitet worden, ihr Akzent liegt auf (individuellen) Rechten und Freiheiten. Die Pflichten, die sich aus dem Zusammenleben im Familien- oder Gruppenverband ergeben, hat man in den vierziger Jahren nach Nationalismus und Faschismus unter den Tisch gewischt. Das rächt sich nun, denn weltweit haben Gesellschaften an Gewicht gewonnen, die sozial vor allem die Pflichten ihrer Mitglieder einfordern und ihnen erst dann Rechte zugestehen, wenn diese Pflichten erfüllt sind. Dieser anderen Sicht müssen wir im Westen Rechnung zu tragen beginnen, wenn wir erfolgreich durch das 21. Jahrhundert steuern wollen. China andererseits wird sich die westliche Haltung der Rechte und Freiheiten ansehen müssen. Gerade die entstehende Mittelklasse wird Haltungen zu entwickeln beginnen, in denen Rechte und Freiheiten ebenfalls eine Rolle spielen werden - wenn auch nicht in unserem, westlichen Mass. Gleichzeitig werden auch die Pflichten in unseren westlichen Gesellschaften nie die Priorität erhalten, die sie in Kollektivgesellschaften haben. Aber sie einfach zu negieren, wie dies auch in der Menschenrechtdeklaration geschieht, wo sie gerade noch kurz in Artikel 29 erwähnt werden, das geht nicht und führt zu einem mangelnden internationalen Verständnis.

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      Andre Othenin-Girard, Lismore, Australie 05.04.2022 At 20:45

      Bien dit. Nous oublions trop souvent que les privilèges doivent s'accompagner de devoirs.

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    Jean-Pierre Brandt, France 05.04.2022 At 12:30

    Il aurait fallu en premier lieu que les entreprises occidentales n'aillent pas donner leur savoir-faire. Est-ce qu'un boulanger qui fait un super gâteau va donner sa recette à un autre boulanger proche de sa boulangerie ? Donc, il faut arrêter au plus tôt, si cela n'est pas trop tard, ce transfert de technologie. Ensuite les grandes marques qui produisent en Chine doivent petit à petit se retirer. Il ne restera que des produits chinois, en très grande majorité de très mauvaise qualité, et finalement que les consommateurs arrêtent d'acheter ce qui est produit en Chine. Cela aura beaucoup plus d'impact que des pseudos discussions, dont on voit nettement que le gouvernement chinois n'en a strictement rien à faire. Le bonus, c'est que cela diminuera la circulation des mégacargos qui sont l'une des plus grosses sources de pollution.

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    Muehlheim Francois. Gold Coast, Australia 05.04.2022 At 07:14

    Hello, every where we can see how we are being influenced by the US. Year by Year it is getting worse. Countries are being told how to behave in all matters and one of them is in human abuse. I personally do not know one country who could pledge to be clean under this righteous false view on human abuse. Specially when it comes to the US where racisms and shooting is a daily agenda. There would be much more importance to find a softer way to deal with this rather closing doors because of retribution from the authorities from other countries. Diplomacy is dead and debating an important issue isn't possible anymore. China is not to blame or even better, which right does the West has to tell other countries what is right or wrong. US is definitely not a good country to start with. No moralities, have no values and constantly at war. For Democracy. US has no democracy it is killing over freedom. Let China be. Nearly 1 Billion People out of poverty. CH has a good track record. But the UK for example 60% in poverty and 3 Million out of work. US even worse. The West has no good example of human rights. Something over 100,000 millions of refugees... where is HUMAN RIGHTS.

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      Arye-Isaac Ophir, Israel 06.04.2022 At 10:55

      Wo sind sie verblieben, die Menschenrechte? Ich dachte imner, dass das Menschenrecht auf dem Recht zu freier, kririscher Meinungsäusserung fusst. Also, wenn Sie das in den USA nicht mehr finden, schlage ich Ihnen vor Ihr Glück z.B. in China zu versuchen....

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      Arye-Isaac Ophir, Israel 06.04.2022 At 15:58

      Glück für Sie, dass Sie diese Anklagefrage in einer Schweizer Zeitschrift und nicht in China aufwerfen.

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      Claire Bless, South Africa 07.04.2022 At 12:20

      Bravo François! How come that US closes its eyes to the violations of human rights in Israel? An Apartheid state! China has done wonders in alleviation of poverty for millions of its people! No country in the world has implemented the right to food, shelter, health and education to its population as China did and do!

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        Arye-Isaac Ophir, Israel 07.04.2022 At 14:44
        Wie kommt es, dass Israel der hundertfachen Anklagen am Halse hat als der Iran?
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    Guido Ziegler, Pattaya, Thailand 04.04.2022 At 15:08

    Gerade der Ukraine-Konflikt hat gezeigt, dass die Schweiz nicht mehr neutral ist. Man kann das schon so machen, muss dann aber die Kozequenzen ziehen und vielleicht auf wirtschaftliche Vorteile verzichten. Die Frage ist einfach, weil gegen China und gegen Russland so gehandelt wird. Warum nicht gegen die USA? Es deutet alles auf zwei wirtschaftliche Systeme hin. Ich denke, dass das System mit Russland und China die Zukunft sein wird – mit vielmehr Einwohnern. Aber die Schweiz hat sich schon entschieden! Sie hat sich selber rausgenommen.

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      Alexander Pfister, S-Köpingsvik 04.04.2022 At 19:52
      Danke Guido Ziegler, da bin ich voll und ganz der gleichen Meinung.
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        Edith Prescott, Ottawa, Kanada 05.04.2022 At 22:39

        Die Idee der Schweizer Neutralität ist illusorisch, da sie vom Konflikt abhängt. Während man einerseits "neutral" sein will, was Waffenlieferungen in die Ukraine betrifft, hat die Regierung nicht gezögert, den Waffenexport nach Saudi-Arabien, das im Jemen Krieg führt, durchgehen zu lassen. Kanonen für die saudischen Ölscheichs, aber keine Schutzwesten für die Ukrainer: Es scheint, dass die Schweiz mit zweierlei Mass misst, wenn es einen finanziellen Vorteil gibt.


        Beitrag zur Thematik im St.Galler Tagblatt: http://revue.link/waffenexport

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    Arye-Isaac Ophir, Israel 04.04.2022 At 09:07

    Erst mal Hut ab vor der Autorin. Der sehr gelungene Titel sagt eigentlich schon alles! Im Weiteren möchte ich mich kurz halten und einfach sagen: Lest das an die Wand Geschriebene bevor jene auf euch einstürzt.

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    Hermann Lischer, Jakarta 04.04.2022 At 05:04

    Eine neutrale Haltung verlangt, dass die Schweiz für alle Staaten die gleiche Strategie wählt. Eine Ausnahmepolitik für CHina ist nicht angebracht und eine neutrale Haltung darf kritisch beurteilen sowie eine eigene Meinung vertreten. Dies hat die Schweiz noch zu lernen und zu akzeptieren, dass Neutralität seinen Preis hat.

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      Arye-Isaac Ophir, Israel 05.04.2022 At 08:51

      Neutralität im staatlichen Sinne beruht im Wesentlichen auf der Nichteinmischung in interne Probleme der Anderen. Neutralität bedeutet aber nicht Meinungslosigkeit und Gewissenlosigkeit gegenüber verbrecherischem Tun anderer.

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    Peter Schwerzmann, Pattaya, Thailand 04.04.2022 At 03:36

    China hat sich dank Taiwan und dem westlichen und dem asiatischem Know-How und ihrem Fleiss hochgearbeitet.

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    Lutz Brugger, Rheinfelden, Deutschland 03.04.2022 At 07:55

    Diese Naivität der Europäer zieht sich hin. China will Weltmacht werden und europäisches Bestreben prallt ab. Russland arbeitet nach dem selben Muster, wird aber selbst von China benutzt. All unser Bestreben endet mit Abhängigkeit von China.

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      Arye-Isaac Ophir, Israel 05.04.2022 At 12:32

      Ja, leider richtig ­­- aber das eben nur, weil wir kurzfristiges Renditendenken einem seriösen Langfristnachdenken vorziehen.

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