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  • Lu pour vous

L’histoire d’un grand amour

16.03.2015 – Barbara Engel

Après la revue «Le Cercle», l’organisation gay «Le Cercle», il y a le film: «Le Cercle» est le récit poignant d’un amour entre deux hommes dans le Zurich des années 50 et 60, sur fond de culture underground gay. Ces dernières décennies, le cinéma suisse s’est beaucoup intéressé au traitement des minorités et des marginalisés. Dans son film «La barque est pleine» (1980), Markus Imhof braque les projecteurs sur la politique des réfugiés menée durant la Seconde Guerre mondiale. Le long métrage «Les enfants de la grande route» d’Urs Egger (1992) a également marqué les esprits. Il revient sur l’attitude scandaleuse des autorités à l’égard des gens du voyage. 

Il a bien fallu 15 années avant que «Le Cercle» sorte sur les écrans. D’abord pensé comme un documentaire, le film devait ensuite être un long métrage. Au final, c’est pour un format encore différent – la docu-fiction – qu’optera Stefan Haupt qui, disons-le d’emblée, a magistralement su éviter les écueils de ce genre cinématographique, à savoir le kitch et la mise en scène. Son film raconte la passion qui unit depuis près de 60 ans Ernst Ostertag, professeur de français, et Röbi Rapp, artiste travesti. Ces deux personnages sont incarnés par Matthias Hungerbühler et Sven Schelker dans le film. Si leur interprétation est très convaincante, ce sont les volets documentaires, les témoignages livrés par E. Ostertag et R. Rapp, qui confèrent à l’œuvre toute sa profondeur.

Les deux hommes reviennent sur la difficulté d’être homosexuel(le) à cette époque, de ne pouvoir vivre son amour au grand jour et la crainte persistante pour sa vie bourgeoise. Durant les années 60, la communauté homosexuelle vit recluse et lutte pour sa reconnaissance. Les réactions de la société sont hostiles et souvent agressives. Mais le film montre également que la jalousie et la discorde n’étaient pas l’apanage des hétérosexuels. 

Stefan Haupt parvient à porter à l’écran tous ces éléments sans jamais tomber dans la dramatisation ou les discours moralisateurs. Evidemment, le film entend retracer le contexte historique et les évolutions politiques et sociétales. Reste qu’il s’agit avant tout d’un film sur un couple, deux hommes dont l’amour a traversé les époques, en dépit de toutes les difficultés. On l’a vu à plusieurs reprises: ­Stefan Haupt est un maître en matière de grands sentiments – il réussit à proposer des séquences hautes en émotion sans la moindre once de gêne.

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