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  • En profondeur

Pourquoi la Suisse, pays riche, est une terre de locataires

05.08.2022 – SIMON THÖNEN

La majorité des habitants de la Suisse vit dans des logements loués: c’est incontestablement un cas particulier en Europe. Cela a des effets sur le quotidien, l’environnement, la politique et, bien sûr, le droit de bail. Mais pas toujours ceux qu’on attendrait.

Les personnes qui s’établissent en Suisse ou y reviennent emménageront très probablement dans un immeuble locatif. Car la Suisse est le pays des locataires par excellence: représentant 58 % de la population, ceux-ci sont clairement majoritaires. Une telle part de location est inhabituelle.

Partout ailleurs en Europe, les propriétaires d’un bien immobilier sont majoritaires, même en Allemagne, où leur proportion – un peu plus de 50 % – est la plus faible. En Europe, le taux de propriétaires atteint généralement deux tiers, voire davantage. Avec sa part élevée de locataires, la Suisse est donc un cas particulier. Cependant, pour une fois, elle n’est pas particulièrement fière de constituer une exception.

«Si l’on voulait loger les huit millions et demi d’habitants de la Suisse dans des villas, le pays serait totalement bétonné.»

Benedikt Loderer

Architecte, «randonneur urbain» et politicien vert à Bienne

Au contraire, le fait que seule une minorité d’habitants vive dans ses propres murs est généralement déploré par les médias: «Pour la plupart des Suisses, le rêve d’acquérir une maison se brise», titrait par exemple le quotidien «20 minutes» au sujet de la hausse des prix de l’immobilier. Et le rêve n’est pas seulement de posséder un logement, mais «une maison avec jardin».

Toutefois, est-ce vraiment un mal que la plupart des Suisses vivent en location, souvent dans des immeubles à plusieurs familles? Et quelles conséquences cela a-t-il sur le quotidien, l’économie, la politique et l’environnement? La «Revue Suisse» s’est entretenue avec des experts et des représentants des milieux intéressés et a consulté des études. Il apparaît que les effets sont multiples, et pas toujours ceux qu’on attendrait. Tour d’horizon en neuf thèses du pays de locataires qu’est la Suisse.

La vie quotidienne en Suisse : Immeuble d'appartements à Zurich. Photo: Keystone

Thèse n° 1: La forte part de locataires freine le mitage du territoire

Benedikt Loderer, architecte, «randonneur urbain» et politicien vert à Bienne, ne voit aucun inconvénient au fait que la majorité des Suisses vive en location: «Cela permet de densifier la construction et de lutter contre le mitage du territoire». Benedikt Loderer est un fervent opposant au «fléau des maisonnettes» qui recouvrent largement le Plateau suisse. «Si l’on voulait loger les huit millions et demi d’habitants de la Suisse dans des villas, le pays serait totalement bétonné.» Le rêve d’avoir sa propre maison au cœur de la nature repose de toute façon, selon lui, sur une illusion: «Les propriétaires possèdent leurs maisons de manière nominale, mais dans les faits elles appartiennent aux banques qui leur ont octroyé des prêts.»

Déménager est un sport national très répandu dans ce pays de locataires qu’est la Suisse. Ainsi, les cartons à bananes vides sont des biens précieux, car très recherchés. Photo Keystone

Thèse n° 2: Quand on est locataire, on ne peut pas faire grand-chose pour le climat

La façon dont un logement est chauffé et la qualité de son isolation thermique sont du seul ressort de son propriétaire. Toutefois, même l’appel des autorités à réduire le chauffage, sur fond de guerre en Ukraine et de renchérissement de l’énergie, se heurte à un obstacle: dans les vieux immeubles locatifs en particulier, la consommation de chaleur n’est souvent ni mesurée, ni décomptée de manière individuelle. Les frais de chauffage sont facturés aux locataires à parts égales. Ainsi, un locataire économe contribue à payer le chauffage de ses voisins gaspilleurs.

Un taux élevé de logements en propriété simplifierait-il la transition énergétique? La question reste ouverte. Elle est tranchée en fin de compte lors des votations populaires. Et là, le lobby des propriétaires s’oppose la plupart du temps à des prescriptions plus strictes, alors que celui des locataires a plutôt tendance à les soutenir.

La vie quotidienne en Suisse: la plupart des habitants vivent côte à côte, en location. Comme ici dans le quartier de Gäbelbach, en bordure de la ville de Berne. Photo Keystone

Thèse n° 3: Une part élevée de locataires reflète la prospérité du pays

On pourrait croire que plus un pays est riche, plus la part de gens qui peuvent acquérir un logement est grande. Or, c’est l’inverse qui est vrai: plus un pays est pauvre, plus il compte de propriétaires. Les statistiques sont claires: avec plus de 96 % de logements en propriété, l’Albanie et la Roumanie présentent les taux les plus élevés d’Europe, mais ils sont aussi très importants au Portugal, en Espagne ou en Grèce, où ils atteignent près de 75 %. Force est donc de constater que plus les conditions de vie sont précaires, plus il est important de posséder son logement pour sa sécurité personnelle.

On observe la même tendance en Suisse: c’est dans les cantons ruraux d’Appenzell Rhodes-Intérieures et du Valais que la part de propriétaires est la plus haute, avec 58 % et 54 %, respectivement. Dans les prospères cantons urbains de Bâle-Ville et Genève, elle ne s’élève qu’à 15 % et 18 %, respectivement. Ici, comme en général dans les grandes villes et les cantons économiquement forts à l’instar de Zurich et Zoug, on vit la plupart du temps en location.

Déménager est un sport national très répandu dans ce pays de locataires qu’est la Suisse. Photo Keystone

Thèse n° 4: Louer un logement «fonctionne» bien et coûte souvent moins cher que le posséder

Le géographe politique Michael Hermann a une explication surprenante au sujet de la forte proportion de locataires en Suisse. «Il existe une confiance fondamentale dans le fait que l’habitat fonctionne, même quand on n’est pas propriétaire.» Globalement, dit-il, «les formes d’activité économique collectives ou coopératives ont en Suisse une tradition plus forte qu’ailleurs». Cela se voit, par exemple, dans les chaînes de commerce de détail Migros et Coop, organisées en coopératives. Mais aussi dans les buanderies, qui sont souvent, de manière typiquement suisse, utilisées en commun dans les immeubles locatifs.

En outre, louer coûte moins cher que posséder, du moins c’est à nouveau le cas depuis peu, comme les économistes de la banque Credit Suisse l’affirment dans une étude récente: «Les coûts globaux du logement en propriété dépassent les coûts de location d’un logement comparable.» Cela est dû à la remontée des taux des crédits immobiliers. Auparavant, pendant la période de taux bas qui durait depuis 2008, c’était le contraire. L’évolution peut ainsi être aussi interprétée comme un certain retour à la normale. De telles études disent néanmoins peu de choses sur les cas individuels. De plus, il faut souligner que l’habitat, tout comme la vie en Suisse, est généralement très cher en comparaison internationale. Les coûts de location pèsent lourd sur le budget des ménages, et particulièrement sur les plus pauvres.

Laverie commune à Köniz. Photo à disposition

Thèse n° 5: La vie en location est variée, et parfois stressante

En Suisse, la population s’avère très mobile en matière d’habitat. D’après les statistiques, une personne sur dix déménage chaque année. Et le changement de localité a visiblement moins d’importance que le changement de logement: la distance de déménagement moyenne ne s’élevait qu’à 12,5 kilomètres en 2020. Cependant, dans près de 75 % des cas, le nombre de pièces change avec le déménagement. Et ce, dans les deux sens: on opte tantôt pour logement un plus grand, tantôt pour un plus petit. Apparemment, nombreuses sont les personnes qui adaptent la taille de leur logement au changement de leur situation privée. Fait peu surprenant: les personnes vivant en immeuble locatif déménagent deux fois plus souvent que celles qui habitent une villa. La vie en location est donc souvent «variée». Il n’est pas rare qu’une personne d’âge moyen ait déjà vécu dans une douzaine d’appartements ou plus. Mais cette flexibilité a sa zone d’ombre: dans la plupart des villes, la recherche d’un logement est presque un emploi à plein temps, et les beaux logements bon marché, très rares, se transmettent souvent en sous-main. Quiconque ne dispose pas d’un revenu assuré ou d’un large cercle d’amis doit se résoudre à vivre plus loin du centre ou dans un endroit peu plaisant, par exemple au bord d’une route bruyante à fort trafic.

Déménager est un sport national très répandu dans ce pays de locataires qu’est la Suisse. Photo Keystone

Thèse n° 6: Les locataires devraient avoir un poids politique prépondérant

Dans la démocratie directe, pourrait-on croire, la majorité des locataires n’a aucun mal à s’imposer dans les urnes. On se trompe. Ainsi le peuple suisse a-t-il balayé avec 57 % des voix, le 9 février 2020, l’initiative populaire «Davantage de logements abordables» de l’Association suisse des locataires (Asloca). Elle exigeait qu’au moins 10 % des nouveaux logements soient «abordables», c’est-à-dire d’utilité publique ou coopératifs.

L’échec de ce scrutin n’est pas un cas isolé: l’Asloca n’a encore jamais réussi à faire passer une initiative populaire au plan national. La Suisse est-elle un peuple de locataires qui se rêvent en propriétaires et votent comme tels? Pour l’association suisse des propriétaires (HEV), c’est incontestablement le cas. Elle renvoie à un sondage effectué auprès des personnes à la recherche d’un logement, qui établit que ce sont surtout celles d’âge moyen qui veulent devenir propriétaires «en pensant au long terme». Et même la secrétaire générale de l’Asloca, la conseillère nationale verte Natalie Imboden, note «que le rêve de propriété existe, car il permet d’échapper au risque d’être chassé de son logement.» L’impression qu’à cause de cela, l’Asloca mène un combat perdu d’avance contre la HEV est toutefois erronée. Car les initiatives populaires lancées par la HEV ont elles aussi échoué jusqu’ici. Les deux organisations ont cependant un fort pouvoir référendaire, c’est-à-dire qu’elles ont de très bonnes chances de parvenir à faire échouer dans les urnes les projets qui leur déplaisent. En résumé: leur puissance de blocage est grande, mais leur force d’action est faible. Entre elles, les jeux sont nuls.

Déménager est un sport national très répandu dans ce pays de locataires qu’est la Suisse. Photo Keystone

Thèse n° 7: Le droit du bail suisse reflète un immobilisme politique

En Suisse, le bail est à maints égards réglementé jusque dans ses moindres détails, par exemple lorsqu’il s’agit de déterminer jusqu’à quelle température un appartement doit être chauffé (20 °C) ou jusqu’à quelle somme les locataires doivent payer eux-mêmes les réparations (150 francs). Et le principe du loyer fixé sur la base des coûts s’applique: toute augmentation doit être justifiée par une hausse des coûts. Toutefois, en réalité, il n’y a pas que le droit de bail qui joue un rôle majeur, mais aussi le marché, surtout lors d’une nouvelle location.

Très grossièrement, on peut tirer le bilan suivant: dans les conditions de bail actuelles, la protection des locataires est plutôt solide. Si rien ne les protège contre les résiliations de bail, ils disposent de bons moyens juridiques pour exiger une prolongation de leur bail en cas de résiliation, parfois sur plusieurs années. En cas de nouvelle location, par contre, les propriétaires ont une marge de manœuvre relativement large. Cela entraîne une fracture dans l’univers de location: sur le marché du logement, les loyers sont considérablement plus élevés que dans les baux existants. Les locataires qui vivent longtemps au même endroit paient moins cher que ceux qui louent un nouvel appartement.

Immeuble d'appartements Reitmen à Zurich. Photo à disposition

Thèse n° 8: La question cruciale est: «Quid de la protection des locataires?»

Pour le think tank économique libéral Avenir Suisse, le droit de bail suisse est un bon compromis: «Le marché suisse de la location est relativement bien réglementé. C’est pourquoi on y trouve des logements à louer de bonne qualité.» C’est là que réside l’explication à la part élevée de locataires en Suisse, d’après Avenir Suisse. Dans d’autres pays, relève le think tank, les logements en location ont été «poussés hors du marché par des réglementations excessives». Natalie Imboden, de l’Asloca, est d’un autre avis: «Dans les zones urbaines, où vivent la plupart des gens, le marché locatif ne fonctionne pas.» Une protection accrue serait nécessaire, «sans quoi les propriétaires réalisent des gains excessifs sans fournir de prestations en échange». Markus Meier, directeur de la HEV et député UDC au parlement de Bâle-Campagne, contredit cela: «Nos membres souffrent aussi du nombre insuffisant de logements en propriété construits en ville.» D’après lui, l’offre est en outre limitée par «une protection excessive des locataires telle que celle exigée par l’Asloca».

Le Lignon à Vernier (GE). Immense, mais majoritairement piétonnier: dans le lotissement, les parkings sont dissimulés sous le gazon. Photo Stéphane Herzog

Thèse n° 9: Les locataires craignent les conflits avec leur bailleur

Concrètement, le conflit tourne autour d’une somme colossale: d’après une étude de l’Asloca, les ménages en location auraient payé 78 milliards de francs de loyer en trop ces 15 dernières années. Explication: les loyers sont juridiquement liés aux taux d’intérêts des prêts immobiliers. Or, ceux-ci ont baissé depuis 2008, tandis que les loyers ont continué d’augmenter. La HEV réplique sèchement qu’il s’agit là de «sornettes», qui ne tiennent pas compte de la hausse des frais d’exploitation et des investissements, ce que l’Asloca conteste.

Ce qui est incontestable, c’est que de nombreux locataires ont renoncé à exiger une baisse de loyer bien que la situation juridique leur soit favorable. Pourquoi? Car, selon un sondage de l’Asloca, bon nombre d’entre eux craignent les conflits ou la dégradation de leur relation avec leur propriétaire. «Le bilan n’est pas aussi mauvais que l’Asloca l’affirme», relève Markus Meier. Il renvoie à un sondage commandé par la Confédération, selon lequel 63 % de la population est «plutôt satisfaite» ou «très satisfaite» du droit de bail actuel. Avec la remontée récente des taux d’intérêts des prêts immobiliers, le jeu recommencera, avec une donne inversée. Bientôt, les propriétaires pourront exiger des loyers plus élevés, hausse des taux à l’appui. On attend avec impatience de voir s’ils feront preuve d’une aussi grande retenue dans le souci de maintenir de bonnes relations avec leurs locataires.

«Der Waschküchenschlüssel» [La Clé de la chambre à lessive] de Hugo Loetscher, paru en 1988 en allemand, est l’oeuvre littéraire clé pour mieux comprendre l’âme helvétique. Elle explore notamment les facettes de la vie en location.

 

 

 

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Commentaires :

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    Önder Erdogan,Çorum,Türkiye 26.08.2022 à 07:09

    Ich mag die Erklärung, aber es fehlen einige Teile. Es wird kein Problem sein, während den Jahren, in denen man arbeitet, Miete zu zahlen. Aber ich denke, es wird ein Problem im Alter geben.

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    Johannes von Mücke, München, Deutschland 18.08.2022 à 08:30

    Es ist bedauerlich, dass in dem Artikel ein Aspekt völlig ausser Acht gelassen wird: Die Vermögenden investieren in Bauten zur Vermietung, da dies nach wie vor eine "sichere Bank" ist. Die Mieter können häufig nicht so viel zur Seite legen, dass sie Eigentümer von Wohnraum werden können. Die Schweiz ist daher auch deshalb (wie Deutschland) ein Land der Vermieter, was aber nicht ein Kennzeichen von Wohlstand für alle, sondern eher ein Kennzeichen von Wohlstand von wenigen ist.

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    Pascal Lorenzetti, Portugal 11.08.2022 à 16:35

    Cet article est intéressant , il ne précise pas une chose à mes yeux importante qui peut décourager l’accession à la propriété, c’est l’imposition d’un revenu locatif fictif.


    Cela touche notamment les personnes qui ont remboursé leurs crédits comme les personnes âgées et qui ont peu de revenus et peuvent être conduit à revendre leur bien . De même si vous mettez à disposition un bien à titre gratuit à un enfant, dès lors vous devrez payer un impôt sur un revenu fictif.


    À l’inverse pour un locataire qui s’engage dans un bail à long terme et qu’il doit déménager pour des raisons professionnelles ou familiales il sera tenu à payer le loyer jusqu’à son échéance.


    Enfin vous le soulignez le loyer fluctue en fonction de l’évolution des taux d’intérêt, ce qui est totalement absurde . Que le loyer fluctue en fonction de l’inflation est la règle dans tous les autres pays .


    Voilà quelques absurdités du régime suisse qui vont à l’encontre des intérêts tant des locataires que des propriétaires et malheureusement ce n’est pas près de changer compte tenu de la lourdeur des réformes en Suisse et des des lobbys comme les banques, les associations tant des locataires que des propriétaires.

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    Michel Mottier, USA 11.08.2022 à 09:09

    La Suisse pourrait copier le système de Singapore par lequel une personne peut emprunter de l'Etat une somme pour acheter un appartement garanti sur le revenu de sa sécurité social quand il prendra sa retraite.

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      Catherine Philipona, Djerba, Tunisie 12.08.2022 à 02:53

      L’idée serait bonne si les retraites étaient régulièrement augmentées et adaptées au coût de la vie. On ne prête qu’aux riches et aux gens en bonne santé.

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    Marthias Niklaus, Mexiko-Stadt, MX 10.08.2022 à 23:06

    Die Schweiz ist sehr dicht besiedelt, deshalb sind die Bodenpreise auch enorm hoch. Deshalb macht das Wohnen in grosser Dichte Sinn. Vergleiche mit anderen Ländern sind schwierig. Sich mit über einer Million CHF zu verschulden, um ein eigenes Heim zu haben, können oder wollen auch sehr viele Leute nicht. Mieten ist eine gute Option in der Schweiz.

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    Joel Gunter, Singapore 10.08.2022 à 20:26
    Interesting article, however I find it makes renting seem more positive than it really is. The observation that in less populated areas there is a higher proportion of owners is probably affordability. Just compare the cost per sqm in Zurich vs Appenzell. Besides, city properties where demand is always high are more attractive to investors who then rent out those properties.
    Further, I understand that everyone’s dream is to own a detached house with a garden, but I don’t believe that in a healthy ownership based market that’s the only property type people would buy. Firstly, for some reason I don’t understand, apartments in Switzerland are often not much cheaper than a detached or semi-detached house. And on top of that, your freedom is severely restricted by the incredibly invasive house rules in Switzerland (so you say I can‘t flush my toilet at night? Really?!). Lastly, often in an apartment building you have some investor who owns 60% of the units and can basically decide everything. As a single-unit owner you just have to follow every decision and pay your share towards something you don’t agree to. One hears lots of nightmare stories about apartment ownership in Switzerland. I am not surprised that owning apartments is not very desirable.
    I live in Singapore and just bought an apartment. Going through the buying process I must say I am very impressed at how well thought-through the legal framework is. You can tell that every rule is there to create market transparency, encourage ownership and actively discourage „hamstering“ properties for investment purposes. A situation where one person owns 60% of a building’s units is unlikely to happen because the financial discouragement (ex. additional buyers stamp duties) would make it a bad financial decision. Switzerland could learn a thing or two.
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    Werner Zuercher, Mexiko 10.08.2022 à 05:14

    Das war der Grund für mich, ins Ausland zu gehen. Ich habe in Kanada und Mexiko meinen Traum erfüllt und hatte mein eigenes Haus mit Pool gekauft. Ich möchte nie wieder ein Mieter sein, die Freiheit in seinem Haus zu wohnen, ist wunderbar.

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      Paul Graf, Bretagne, France 11.08.2022 à 12:39

      Bravo für uns Auswanderer ! Wir besitzen fast alle ein wunderschönes Einfamilienhaus mit Umschwung und wären zurück in Schweuz total unglücklich !

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    Peter Knecht, USA 09.08.2022 à 23:11

    Could this picture (percentage of ‘homes’ rented vs. owned) be improved, if rents would include an option to own? Would likely be more affordable and would not require too many apartment modifications (metering of utilities, etc). Would be a great choice for middle age and retired folks.

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      Arye-Isaac Ophir, Israel 10.09.2022 à 15:06

      Richtig, DAS wär der Weg der Logik schlechthin.

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    Fritz Mauti, Santa Luzia, Brasil 09.08.2022 à 20:43

    In einem gerechten Land dürfte es keine Mieter geben, denn dies ist sehr schlecht, da diese den Spekulanten ausgeliefert sind. Die Staatsregierungen müssten eine sehr strenge Kontrolle/Mietenüberwachung über diese haben. Unser grösstes Problem in der Schweiz (und in der Welt) sind die geld- und machthungrigen Unmenschen!

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      Michèle Wolf, Köln, Deutschland 10.08.2022 à 19:58
      Unmenschen als Vermieter, im Ernst? Leute, Mietshäuser werden zu 75 % von Privatpersonen vermietet, die statt in eine Dritte Säule in Aktien zu investieren ein Haus gekauft haben. Sie erhalten durch die Vermietung eine Rente in Form von ca 3-4 % Rendite auf das eingesetzte Geld. Wenn sie dann noch für unsere zukünftigen Generationen in die Energieeffizienz des Gebäudes investieren, dann bleibt es bei deutlich weniger.
      In Mehr-Familien-Häusern, die mehreren Eigentümern gehören, ist eine Instandhaltung oft ein Ding der Unmöglichkeit. Keiner möchte Geld für die Gemeinschaftsräume oder bessere energetische Werte ausgeben. Da lobe ich mir doch den Vermieter, der sein Gebäude saniert und natürlich dafür einen Modernisierungsaufschlag auf die Miete verlangt.
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    Willy Willen, USA 09.08.2022 à 19:03

    Kein Wunder haben so viele Schweizer Schwierigkeiten im AHV-Alter, wenn sie einen Grossteil ihrer Rente an Vermieter bezahlen müssen. In den USA haben die "Retired" ihr Haus abbezahlt und geniessen das Leben.

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      Matthias Niklaus, Mexiko-Stadt 11.08.2022 à 21:02

      Ich sehe die vielen Rentner, welche in der Schweiz nur mit Mühe leben können, nicht. Wer weiss, wo Sie solche ausmachen können. Im Gegenteil: Die Rentner in der Schweiz sind in aller Regel sehr gut gestellt, Dank dem 3-Säulen-System.
      Umgekehrt, in den USA, kann wohl kaum jemand von der Social Security leben und allzu viele haben keine zusátzliche Pension wie 401K etc.

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    Isabel Walliser, Portugal 09.08.2022 à 15:54

    In Miete zu leben, vereinfacht auch das Leben. Ich bezahle soviel und alles wird für mich gemacht. Eigentum zwingt zu mehr denken, mehr Bewegung und vor allem mehr Selbstbewusstsein, mehr Verantwortung und das hält einer wacher, kritischer. Man kann im Leben nur ein gutes Arbeitstier sein...

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    Sabrina Marchio Storz, University Place, WA, U.S.A. 09.08.2022 à 09:27

    Mich würde es interessieren, warum der Artikel kein Gedanke an die psychologische Lage der Schweizer Mieter Masse verschwendet. Das wäre ja wohl relevant. Wie finden es die Mieter mit unüblichen Jobs zum Beispiel, wenn sie spät in der Nacht nach hause kommen und nich mal duschen dürfen? Erst nachdem ich in die USA auszug, durfte ich endlich echte Freiheit kennen lernen, und ein grosser Teil davon hat mit Hauseigentum zu tun. Ich habe nun mein zweites Haus in den US gekauft, habe gut investiert, und meine zwei Kinder werden immens davon profitieren können. Im Gegenteil bezahlen meine Eltern ein Leben lang in der Schweiz Miete, und davon ist nichts übrig für uns. Die Steuerlage für Hausbesitzende ist völlig absurd in der Schweiz, und hält viele Leute vom Investieren ab. Für mich persönlich ist ein Zurückkommen in die Schweiz praktisch unmöglich, gerade weil das Haus Besitzen so ausserhalb der Mittelklasse liegt.

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    Peter Schwerzmann, Pattaya, Thailand 09.08.2022 à 05:30

    Man sagt bekanntlich immer: Das Gegenteil ist wahr, was wir in den Medien an Infos kriegen. Auch hier, muss gesagt werden, dass die Schweizer viel zu spät Familien gründen und Heiraten, deshalb haben wir viel zu wenig eigene Kinder. Dies wird aber bewusst von der Regierung so gesteuert und auch jedem jungen Mensch eingetrichtert. Das sind jetzt die Folgen der Mietkasernen, die Verstädterungen, niemand will mehr einfache Arbeiten machen weil wir dafür Fachleute aus dem Ausland importieren können. Alles wird teurer und alle haben keine Zeit mehr. Mann und Frau arbeiten und zahlen doppelt Steuern und ein Familienleben will man nicht mehr, es wurde simpel gesagt abgeschafft. Die Kirchen sind leer geworden, weil man sich durch diese Lebensweise immer mehr von Gott wegdreht und nicht mehr an Himmel und Hölle glaubt.

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    Agnes Feingersh, Culver City, CA, USA 09.08.2022 à 00:26

    In California spricht man von Generationen-Reichtum. Was in einem Haus investiert ist, kann der nächsten Generation Hilfe sein. Das Geld, das fürs Mieten fliesst, ist verloren. Hier wird es meistens erwähnt mit den Schwarzen, die weniger Möglichkeit haben ein Haus zu erwerben und dadurch ist der Generationen-Reichtum verpönt. Nur ein Gedanke.

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    Daniel Gut, Spanien 08.08.2022 à 20:16

    Arme, reiche Schweizer. Immer mit einem Fuss auf der Strasse, sollte das Mietverhältnis gekündigt werden oder der Mietzins einmal mehr angehoben werden. Eine ständiger Druck, ja nicht gegen die Vermieterin aufzumucken, geschweige denn eine Mietzinssenkung zu verlangen. Auf das Erreichte in diesem Kapitel kann man wirklich nicht stolz sein. Und dann noch die Gruselgeschichte der gemeinsamen Waschmaschine! Brrrrr! – Man darf annehmen, dass der Architekt Loderer nicht in einer 90m2-Mietwohnung zu Hause ist. Aber darüber schweigt der Artikel.

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    Alain Samson, Singapore 08.08.2022 à 09:33

    Great article! I've often wondered why there are so many renters in Switzerland. The observation that a high proportion of renters is an indication of wealth (rather than the opposite) is particularly interesting. I previously lived in the U.S. and U.K., where state pensions are small and home ownership is important for a comfortable retirement.

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    Anthony Igbeta, Ireland 07.08.2022 à 18:14

    High renting population is an idea to keep the people at a certain level of abnormality. Owning your house does give the owner a sense of financial rest and Swiss government and banks has made it so impossible for labourars to be able to afford their own homes. It is so wrong. I am in Ireland and within few years, I am now a home owner,which I wouldn't have been given the opportunity in Swiss.

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    John Smith, United Kingdom 07.08.2022 à 12:17

    “If Switzerland’s entire eight-and-a-half-million population lived in detached houses, we would have no countryside left”:  At 4 million households and 500 m2 per property we would have around 5'000 km2 of properties, which makes 15% of Switzerland surface. Sur you need to consider additional infrastructure as roads, etc. That's a lot, but doable considering today surface for residential buildings of around 4'000 km2

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      Redaktion "Schweizer Revue" 08.08.2022 à 07:34

      Thank you for your thoughts. It is to be taken into account that a quarter of Switzerland is not habitable (mountains, lakes, glaciers); one third of the country is furthermore forested, and a little more than one third is agricultural land. Today, the share of settlement area including infrastructures and industry is 8 per cent (3,271 km2). The overview:


      2'044 km2 – Settlement area (Siedlungsfläche)
      983 km2 – Roads, traffic areas (Strassen, Verkehrsflächen)
      256 km2 – Industry (Industrie)


      10'361 km2 – Mountains, lakes, glaciers (Berge, Seen, Gletscher)
      13'134 km2 – Forest (Wald)
      9'492 km2 – Fields and pastures (Äcker und Weiden)
      5'033 km2 – Alpine pastures (Alpweiden)


      41'291 km2 – Total area of Switzerland


      (Source: Area statistics of the Federal Statistical Office / Arealstatistik BFS)


      DE: Es gilt zu berücksichtigen, dass ein Viertel der Schweiz nicht bewohnbar ist (Berge, Seen, Gletscher); ein Drittel des Landes ist zudem bewaldet, etwas mehr als ein Drittel sind Agrarflächen. Heute liegt der Anteil der Siedlungsfläche einschliesslich der Infrastrukturen und Industrie bei 8 Prozent (3'271 km2).

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        John Smith, United Kingdom 08.08.2022 à 19:16

        So you prove it can be done. Take 2000 km2 from forests and pastures and you see - problem solved. The forests are being cut down anyway. More now when the wood price is high and continually over the last decades. If you don't believe it, take a drone and have a look at some forests. Trees on the edges, in the middle empty. Or look at the pictures from 20 years ago. Deforestation made in Switzerland.


        The real issue is keeping the prices of the houses high by greatly reducing the supply. This way two thirds of those living in the wealthy Switzerland can't afford a house and most of remaining third can't pay the credit, thus not really owning the house.


        To me the whole thing smells like nicely packed corruption...

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          Bernard Moret, USA 11.08.2022 à 10:28

          Switzerland is simply overpopulated. House ownership is great and very relatively inexpensive in Switzerland thanks to indefinite mortgages, but not if the neighbors' houses are just a few meters away and you can hear every conversation just as easily as if everyone lived in an apartment. Yet there is no room for more than a small fraction of the population to live on a few thousand sqm of land, and those doing so will typically end up with longer commutes. When I lived in Switzerland, we had a lovely large old house on 16,000sqm outside a tiny village and I drove 50km to work in each direction because there was no public transport. My North American colleagues found this perfectly normal, but my Swiss colleagues thought I was nuts...


          Until the world population starts decreasing (and there is no sign of that happening any time soon), apartment life will dominate.

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        Karin Stricker, USA 09.08.2022 à 17:31
        It all depends on the population density. There is a lot of empty space between apartment buildings to allow for the max. allowable population density. If we build town homes like the ones in the UK or in some parts here in the US we can increase the population density and still allow for home ownership. The biggest obstacle are the zoning laws in the communities, that don't allow dense building.
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    Norma Priemer, Rosario/Argentina 06.08.2022 à 23:10

    Hola, queridos amigos: mi experiencia después de haber residido 33 años principalmente en el cantón Basilea Campaña, es que el precio para la adquisición de por ejemplo un departamentito me resultó inalcanzable... de allí que vivía alquilando....


    DE: Hallo, liebe Freunde: nachdem ich 33 Jahre lang hauptsächlich im Kanton Basel-Land gelebt habe, habe ich die Erfahrung gemacht, dass der Preis für den Kauf einer kleinen Wohnung für mich unerschwinglich war... daher habe ich zur Miete gewohnt .....



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