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  • Écouté pour vous

«Nous sommes des ambassadeurs du Tessin»

09.12.2022 – CHRISTIAN BERZINS

Quand on arrive de Zurich, il n’y a pas que pendant l’entracte, tandis qu’on hume l’air frais en observant les étoiles filantes et le halo de la lune autour du San Salvatore, que l’on se demande pourquoi les concerts à Lugano donnent toujours cette sensation de légèreté à l’existence. Plutôt que d’user de clichés méditerranéens ou de parler de l’ambiance de vacances perpétuelle du Tessin, il faut chercher la réponse dans l’heure de début du concert: 20 h 30.

Cet horaire permet en effet de gagner la Piazza pour y déguster une pizza et un verre de Merlot à la sortie du bureau. On arrive ainsi au concert détendu, rafraîchi et heureux.

En buvant notre verre de vin, on apprend du reste que ce début de concert tardif est imposé par la radio tessinoise: d’abord les actualités, puis la musique. Cela nous convient, et à l’orchestre aussi: les retransmissions de tous les concerts d’abonnement permettent à l’Orchestra Svizzera Italiana (OSI) de se faire entendre dans tout le canton, voire dans le monde entier.

Orchestra Svizzera Italiana | The Rossini Project: Vol. II, The Young Rossini, Concerto Classics 2020 Rossini: Symphonies and Operatic Arias, Concerto Classics 2018

Entrons dans la salle! L’orchestre suit le maestro, Markus Poschner, avec enthousiasme et énergie, dénotant sa capacité de produire un son bien à lui. Lors des applaudissements de fin, on repense à ce que nous a dit le chef d’orchestre cet après-midi autour d’un cappuccino: «Cet ensemble a un don pour jouer de manière très subtile et virtuose. C’est une petite voiture de sport capable de se mouvoir avec sensibilité et précision.» Les enregistrements très réussis qu’il a faits ces dernières années en sont la preuve, les pièces rares de Rossini étant de purs joyaux.

Sans modestie, Markus Poschner, qui a triomphé à Bayreuth cet été, dit de l’OSI: «Nous devons aussi être présents sur le marché européen: nous sommes des ambassadeurs du Tessin et recherchons la concurrence.» Et, comme s’il sentait notre doute, il ajoute: «Nous avons de nombreuses qualités que les autres orchestres n’ont pas, et une façon originale de penser la musique.»

Pour appuyer ses dires, il relate avec joie un concert à Vienne où, au printemps 2021, l’OSI a joué la «Pathétique» de Tchaïkovski, sachant que la veille et le lendemain, la même œuvre serait présentée par le chef d’orchestre star Franz Welser-Möst et l’Orchestre philharmonique de Vienne.

Oui, un parfum de magnolia colle à la peau de l’OSI, mais on sent aussi qu’il lui faut être flexible pour survivre. Il ne suffit pas de réchauffer les clichés tessinois. Optiquement, l’orchestre affiche de toute façon un look plutôt nordique. Il a été immortalisé par le célèbre photographe estonien Kaupo Kikkas au sommet du Gothard dans une série de clichés uniques en leur genre.

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