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  • Connaissance

La Cinquième Suisse et ses forts liens helvétiques

07.10.2022 – LAURA RAVAZZINI UND LIVIA TOMÁS

Les Suisses et Suissesses de 55 ans ou plus gardent un lien fort avec la Suisse, même lorsqu’ils vivent dans un autre pays. C’est ce que montre une enquête scientifique sur le «vieillissement transnational» qui permet de mieux comprendre cette population grandissante.

Presque un quart des Suisses et Suissesses de l’étranger est constitué de personnes à la retraite. Selon l’Office Fédéral de la Statistique, cette proportion augmente dans le temps plus rapidement que pour les autres classes d’âge. Cela est dû à la fois au vieillissement de la population et à la décision d’émigrer à l’étranger au moment de la retraite ou peu avant.

21,9 % ont déjà acheté des cartes SIM suisses pour le téléphone portable pour communiquer avec la famille en Suisse ou pour d’autres raisons.

À partir de ce constat, dans un premier temps, une première enquête sur le «vieillissement transnational» financée par le Fonds national suisse a interrogé les Suisses et Suissesses de 55 ans ou plus vivant en Suisse au sujet de leur mobilité à l’étranger.

Ensuite, la deuxième enquête sur le «vieillissement transnational», présentée ici, s’est focalisée sur la vie et les pratiques de mobilité internationale des Suisses et Suissesses de 55 ans et plus résidant hors de Suisse. Cette enquête par questionnaire a été menée par cinq chercheurs de l’institut de sociologie de l’Université de Neuchâtel et de la Haute école de travail social de Genève, et en collaboration avec le Département fédéral des affaires étrangères.

L’équipe a collecté des réponses dans plus de 43 pays à travers le monde, pendant la pandémie COVID-19, d’octobre 2020 jusqu’à la fin de l’été 2021. Avec 10’000 enveloppes envoyées dans le monde entier, l’enquête a suscité beaucoup d’intérêt et atteint un taux de réponse record avec un total de 4’689 réponses !

44,5 % ont cherché des infos sur des campagnes électorales en Suisse. Ces infos sont obtenues à travers des journaux, des discussions avec des proches, ou la brochure du Conseil fédéral.

La Cinquième Suisse des 55 ans ou plus

La Cinquième Suisse, à l’âge de la retraite ou s’en approchant, est composée de personnes avec plusieurs nationalités qui voyagent régulièrement dans d’autres pays du monde. Cette population a déjà connu, pour la plupart, une ou plusieurs migrations et vit dans son pays de résidence depuis plus de 30 ans, sans forcément y être née.

Parmi les sondés, 700 personnes ont déménagé pour la dernière fois dans le pays indiqué spécifiquement pour y passer leur retraite. La population reste diversifiée, avec un cinquième composé principalement par des descendants suisses nés dans le pays de résidence depuis plusieurs générations, qui n’ont jamais vécu en Suisse, mais qui voyagent, pour la plupart, régulièrement dans d’autres pays. Par conséquent, la majorité des personnes 55+ de la Cinquième Suisse se sentent proches de leur pays de résidence ou se considèrent comme cosmopolites.

35,2 % participent aux votations suisses, même si davantage de personnes s’informent sur les campagnes électorales.

Les liens avec la Suisse

Avec au moins 10 ans vécus en Suisse, la plupart des sondés garde des liens très étroits avec le pays helvétique. Parfois, les liens transmis sont aussi forts parmi les descendants suisses qui n’ont jamais vécu en Suisse. Durant les cinq dernières années, la Suisse a souvent été une destination de vacances, un endroit où rencontrer la famille ou les amis et un pays où acheter des produits spécifiques qui ne se trouvent nulle part ailleurs. 900 personnes sont aussi allées en Suisse pour des évènements culturels et 450 pour s’y faire soigner.

74,3 % lisent habituellement un journal local ou régional suisse, une newsletter ou consultent des sites internet sur la Suisse pour rester informés sur les actualités helvétiques.

Des transferts d’argent faciles

Presque 450 personnes ont transféré de l’argent en Suisse au cours des douze derniers mois, pour différentes raisons : faire des dons, aider la famille, payer des voyages, ou alimenter un compte privé. Les environ 1’000 sondés qui ont transféré leurs avoirs de retraite depuis la Suisse ont trouvé le processus très facile ou assez facile et seulement 5 pour cent d’entre eux a rencontré des difficultés.

Lire, communiquer, s’informer et en partie voter

Les nouvelles technologies sont souvent utilisées pour s’informer sur la Suisse en lisant des journaux ou des newsletters en ligne ou en consultant des sites internet. Les contacts avec la famille en Suisse se font aussi à distance à travers plusieurs moyens de communication, notamment le téléphone fixe ou portable, mais aussi internet et ses applications. Enfin, même si presque la moitié des personnes interviewées s’informe sur les campagnes électorales qui ont lieu en Suisse, ils sont moins nombreux à participer effectivement aux votations.

Pour un aperçu plus détaillé sur les résultats de la deuxième enquête sur le « vieillissement transnational » vous pouvez télécharger la brochure du projet : revue.link/fr55

L’expatriation à la retraite : voix personnelles

Au cours de cette étude scientifique, 5 couples et 25 individus vivant aujourd’hui au Maroc et en Espagne ont été invités à raconter leur histoire.

Sophie et Laurent Dupraz* font partie de ces personnes qui ont décidé de quitter la Suisse à l’âge de la retraite. Il y a dix ans, ils ont décidé de s’installer en Espagne pour des raisons économiques. Pour tous les deux, il était important de s’engager politiquement et de voter lorsqu’ils vivaient encore en Suisse. Cela n’a pas changé au cours des dix dernières années, comme le raconte Sophie:

«Je trouve cela très important de continuer à m’informer sur ce qu’il se passe en Suisse et justement sur les sujets de votations, ne serait-ce que pour nos enfants et petits-enfants. Parce que c’est aussi leur futur. C’est une manière, si l’on veut, de conserver un lien fort avec la Suisse.»

L’importance de saisir l’opportunité de participer à la construction de l’avenir de la Suisse pour ses enfants et petits-enfants est également illustrée par sa participation à la grève pour le climat en Suisse, il y a quelques années. Alors que la participation aux votes et aux élections n’avait pas la même importance pour tous les participants, l’envie de rester informés sur la situation économique et sociale de la Suisse a été exprimée par plusieurs, comme par exemple par Jean Mauron*, qui habite en Espagne depuis deux ans :

« Alors la radio suisse romande, je l’écoute tous les matins. Quelle que soit l’heure à laquelle je me lève, j’allume mon ordinateur, j’écoute les nouvelles. J’ouvre aussi deux à trois fois par semaine la page de «La Liberté» pour voir les nouvelles locales de Fribourg. Et puis, je m’applique à lire la lettre de Swissinfo. »

*noms modifiés

Laura Ravazzini est post-doctorante dans le projet scientifique qui porte sur le « vieillissement transnational » et elle est co-responsable des enquêtes quantitatives menées en Suisse et dans le monde.

Livia Tomás est doctorante dans le projet scientifique qui porte sur le « vieillissement transnational » et elle a mené les entretiens qualitatifs avec les retraités vivant en Espagne et au Maroc.

 
 
Un merci de l’équipe de recherche

L’équipe de cette enquête tient à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont pris le temps de participer à l’étude et de partager leur histoire, que ce soit sur papier, en ligne ou en personne. Toute l’équipe a été touchée par les nombreux retours positifs, les messages stimulants et la confiance que vous lui avez accordée.

Mihaela Nedelcu, Eric Crettaz, Laura Ravazzini, Eva Fernández G.G et Livia Tomás

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Commentaires :

  • user
    E. Coban, İzmir, Türkei 31.10.2022 à 07:56

    Ich finde es schade, dass wir fast gezwungen werden, uns für das eine oder das andere Lans zu entscheiden. Ich bin meinem Ehemann zu liebe in die Türkei gezogen, meine Kinder und Enkelkinder leben in der Schweiz. Mittlerweile lebe ich in Scheidung mit meinem noch Ehemann.


    Dieses Thema „Die Verbundenheit zur Schweiz“ sollte noch öfters zur Sprache gebracht werden. Nur weil ich zur Zeit in einem anderen Land lebe, fügt es zu meiner Verbundenheit zur Schweiz keine Minderung bei.


    Leider ist ein Leben mit der AHV-Rente in der Schweiz nicht möglich, daher könnte ich gar nicht, auch wenn ich wollte, in die Schweiz zurück. Das ist sehr schlimm, wenn man mal ausgewandert ist, ist man wie verdammt. Deshalb sollte man es sich sehr gut überlegen.

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    Jacques Schaub, Thaïlande 12.10.2022 à 04:03

    J'ai quitté la Suisse il y a 8 ans, à 59 ans (retraite anticipée, donc rentes tronquées...). Ici en Thaïlande, je vis les plus belles années de ma vie. La Suisse ne me manque pas du tout, au contraire: je suis très heureux de ne plus y habiter. Trop cher, trop "fliqué, trop d'impôts, etc. Surtout quand j'ai du déménager de Genève à Lausanne pendant 17 ans. Insupportable. En fait, je n'ai jamais été "fier" d'être suisse (car je n'ai aucun mérite: j'y suis né...). Je n'ai aucun sentiment nationaliste. Si j'apprécie Féderer, c'est pour l'homme, pas pour sa nationalité. J'ai également acquis la nationalité française par mariage. C'est un pas que j'apprécie beaucoup. D'ailleurs, mon plan "B" pour ma retraite, c'était "Nice"...


    Après 2 ans de pandémie, je viens de retourner en Suisse/France avec ma compagne thaïe pour y voir mon fils et des amis suisses & français. J'ai pris en hôtel en France voisine (à 200 m de la douane Suisse), car trop cher en Suisse. Nous y sommes resté une dizaine de jours.


    Désormais, mon pays c'est la Thaïlande. Ici, j'ai pu acheter "cash" une maison de 170 m2 avec petit jardin & piscine. Impossible en Suisse. Et nous vivons très confortablement à 2 avec moins de CHF. 3'500.--

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    Guido Ziegler, Thailand 10.10.2022 à 14:51

    Die Schweiz ist nicht mehr so wie als ich sie verliess. Ich war seit meinem 21. Lebensjahr immer auf Montage (bin heute 65-jährig) und bin so in viele Länder gekommen. Überall war man gern gesehen, ob in Südamerika oder in Arabien, Indien, Afrika oder Asien weil die Schweiz neutral war. Heute haben die Politiker unsere Neutralität über Bord geworfen, damit habe ich nichts mehr am Hut. Ich schäme mich, Schweizer zu sein. Obwohl ich noch Verwandte habe: Mich sieht man nicht mehr in diesem Staat.

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    Marc Meister, Spanien 09.10.2022 à 13:33

    Interessante Studie. Ich (64) lebe seit über 36 Jahren in Spanien, habe also mehr als die Hälfte meines Lebens in einem anderen Land verbracht. Dennoch sehr Schweiz-verbunden und, was mich sehr freut, meine Kinder, die selbst nie in der Schweiz gelebt haben sind die grössten Schweiz-Fans/Ambassadors die man sich vorstellen kann. Können sogar die Aufststellung der Fussball Nati in- und auswendig :))

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    Elena Trunk , Sindelfingen (Deutschland) 08.10.2022 à 22:32

    Die Lebenskosten in der Schweiz sind höher als in vielen anderen Ländern. Für einen Schweizer, der sein Rentenalter in einem anderen Land verbringen möchte, ist das in der Regel aus finanzieller Sicht kein Problem. Andersrum ist es aber etwas anderes.

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